Depuis maintenant deux ans, d’énormes travaux ont lieu aux USA pour construire un énorme complexe de pistes doté d’un banking très relevé, dont une partie sera aux normes du MotoGP.
Voyons-y plus clair…
Le complexe s’appelle Flatrock Motorsport
Park, un patronyme qui évoquera aux fans de l’American
Dream les usines Ford du sud de Detroit. Mais cela n’a rien à voir
!
Le complexe de Flatrock se niche dans la campagne du Tennessee, ce
qui n’éclairera guère davantage la plupart d’entre nous. Disons que
c’est à l’ouest de Nashville et au nord d’Atlanta, pas trop trop
loin de la mondialement connue « Tail of the Dragon »
(queue de dragon) avec ses 318 courbes en 11 miles, mais une carte
est sans doute plus parlante…
Là, depuis deux ans, les travaux ont commencé pour réaliser un circuit que l’on doit encore à l’incontournable Herman Tilke, déjà auteur de la plupart des tracés modernes utilisés par la F1 et le MotoGP.
Au total, un développement de 10 kilomètres et 34 virages serpentant sur un terrain vallonné présentant la particularité de posséder un virage très relevé, le T16 ! Wow, on est loin de Daytona, mais c’est mieux que rien !
Avec son cadre forestier, l’affiche est donc très alléchante,
possiblement déjà prête à entrer dans la légende, comme le sont
aujourd’hui Spa-Francorchamps ou le Nurburgring, d’autant que le
tracé américain a été construit selon la norme Grade 2 de
la FIA, ce qui signifie qu’il est homologué pour
accueillir n’importe quel type de courses sauf la F1. Donc en
théorie le MotoGP, car si Portimao, Austin, Catalunya, Jerez,
Lusail, Motorland Aragon, Mugello, Red Bull Ring, Sepang,
Silverstone et Valencia sont classés Grade 1, Brno, Le
Mans, Misano, Motegi, Sachsenring et TT Assen sont en Grade
2, ce qui ne les empêchent d’accueillir le MotoGP.
En fait, seule compte l’homologation FIM, où le Grade A est
indispensable pour recevoir le MotoGP, mais le circuit n’a encore
donné aucune indication à ce sujet.
Toutefois, à l’heure où Liberty Media, qui a réussi à amener la F1 à Las Vegas, a montré son intérêt pour les Grands Prix motos, on se lèche déjà presque les babines…
Presque, puisqu’en y regardant de plus prêt, on s’aperçoit que le tracé de 10 kilomètres, qui comprend le banking (T16), est prévu pour accueillir principalement des courses d’endurance, ce qui ne nous étonnera pas vraiment, puisque si la longueur d’un circuit homologué FIM doit être comprise entre 3,5 km et 10 km, la FIM précise que pour le grade A le tracé idéal aura une longueur totale comprise entre 4,2 km et 4,5 km avec un nombre minimum de 10 virages.
Aïe, aïe, aïe, les chances de voir les MotoGP écraser leurs
suspensions dans le banking s’éloignent de plus en plus…
Elles disparaissent d’ailleurs complètement à la lecture d’un autre
article du règlement concernant les circuits motos : «
Dans les sections en courbe, le dévers ne doit pas dépasser 5 %
».
C’est fini, nos rêves les plus fous viennent de
s’envoler !
Alors, à qui profite le banking, et les MotoGP ont-elles une chance de rouler un jour à Flatrock ?
Le banking fait partie du tracé Club de 5,6 kilomètres, qui a été inauguré il y a un mois.
Rusty Bittle : « Nous sommes ravis d’ouvrir aujourd’hui la piste ‘Club’ à nos membres. Après des mois de dur labeur et de dévouement, il est incroyable de les voir sur la piste, profitant de ce que nous avons construit. Flatrock est destiné à devenir l’une des meilleures destinations pour le sport automobile, et ce n’est que le début. J’ai hâte de voir où nous irons à mesure que nous continuerons à développer et à agrandir les installations. »
En effet, Flatrock va s’agrandir, non seulement de luxueuses installations comprenant hôtel, restaurant, ateliers à vendre et amphithéâtre pour des concerts, mais surtout d’une piste de 4,2 kilomètres nommée « Grand Prix », qui elle pourrait recevoir les MotoGP.
Son nom et une image de synthèse sur le site web du circuit ne font d’ailleurs pas de doute quant à la volonté d’accueillir des courses de motos.
Après, il risque au minimum de se passer beaucoup de temps avant de voir un jour les MotoGP dans cet endroit bucolique, car avoir une piste homologuée est une chose, pouvoir accueillir et héberger la petite centaine de milliers de personnes se rendant sur un GP en est une autre. Et dans ce domaine, ce très bel endroit du Tennessee, aussi charmant soit-il, n’a que très peu de villages à offrir à distance raisonnable.
Et puis, après tout, sans banking particulièrement relevé, cette
piste n’offre à nos yeux aucun attrait vraiment particulier.
Dommage !
Alors, on verra bien si cela fait partie des objectifs d’un Liberty
Media qui semble avoir d’autres préoccupations plus importantes en
ce moment…
Crédit illustrations : Flatrock