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sous-cotés

Vous en avez forcément en tête. Vous savez, ces pilotes qui ont une grande carrière, des accomplissements exceptionnels mais dont personne ne parle. Ceux-là sont sous-cotés, pas appréciés à leur juste valeur. En Grand Prix motos comme dans tous les autres sports, on en trouve à la pelle, qui payent parfois le prix d’une attitude pas assez marquée, d’une époque défavorable ou de bien d’autres paramètres. Ensemble, dressons un top 10 des pilotes les plus sous-côtés de l’histoire des Grands Prix motos.

Hier, nous présentions les 6e et 5e places, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Si vous souhaitez connaître les critères de sélection ainsi que les mentions honorables, cliquez ici.

 

4) Eddie Lawson

 

Ça peut surprendre, mais Eddie Lawson fait bien partie de ce classement. Oui, il s’agit d’un quadruple champion du monde 500cc, et bien sûr, d’un MotoGP Legend. Mais parle-t-on seulement d’Eddie Lawson comme il le mérite ? Absolument pas.

Nous avons déjà dédié un article entier à sa carrière, que vous pouvez retrouver en cliquant ici. En réalité, nous pensons qu’Eddie Lawson paye son manque de charisme, car si l’on se penche objectivement sur ses nombreux accomplissements, il fait partie de la discussion des cinq plus grands pilotes de tous les temps.

 

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Celui qui fit gagner la Cagiva, réputée indomptable. Ici en 1992. Photo : Rikita.

 

Quelques arguments simples, à la volée. Premièrement, il a été titré à quatre reprises en 500cc dans l’ère la plus compétitive de l’histoire, le milieu et la fin des années 1980. Citons quelques pilotes que « Steady Eddie » a battu ; Wayne Rainey, Kevin Schwantz, Wayne Gardner, Randy Mamola, Freddie Spencer ou encore, Mick Doohan (un peu jeune mais tout de même). Au-delà de ces monstres, on trouvait de très bons pilotes capables de jouer régulièrement le podium, comme Christian Sarron ou John Kocinski, que nous avons mentionné dans le premier volet. De tous les pilotes cités précédemment, seul Mick Doohan fit mieux en carrière, dans une ère largement dominée par Honda. L’Australien aurait-il pu le faire sur une autre marque ?

Car Eddie, oui. C’est le deuxième argument. Lawson a réalisé l’impossible en 1988 puis 1989, en étant sacré chez Yamaha puis Honda, coup sur coup. Mais ce n’est pas fini ! Il s’est aussi imposé au guidon d’une Cagiva en 1992 ; Même le grand Valentino Rossi n’a pu franchir la ligne d’arrivée en première position avec trois constructeurs différents.

N’évoquons même pas son pilotage régulier, constant, moins flamboyant que ses adversaires mais tellement plus efficace. Oui, nous avons conscience qu’Eddie Lawson est haut placé dans l’inconscient collectif, mais sûrement pas là où il le mérite. Combien mettront Kenny Roberts devant, ou même, Wayne Rainey ? Beaucoup trop. Si « King Kenny » s’est illustré dans d’autres domaines (notamment la sécurité des pilotes), Eddie Lawson est sans doute le meilleur américain en Grands Prix, et, pour nous, l’un des cinq plus grands pilotes de tous les temps, d’où cette place dans le classement. Bien sûr, il ne peut pas monter plus haut car il s’agit tout de même d’un quadruple champion 500cc ; son palmarès est trop « évident ».

 

3) František Št’astný

 

Nous voilà sur le podium. Dans un top des pilotes oubliés, il serait n°1 sans aucune contestation possible. L’homme au nom difficilement prononçable a totalement été effacé de la mémoire collective alors que son niveau intrinsèque était plus que correct.

Né en 1927, le Tchèque a couru de 1957 à 1969, sans jamais vraiment réaliser une saison complète, ce qui n’aide pas. Emblématique pilote Jawa, il ne monta jamais une autre machine lors de ces 18 exercices uniques débutés.

 

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Le Tchèque lors du Grand Prix de Suède 1961, toujours sur sa Jawa.

 

C’est simple : du début jusqu’à la fin, il fut rapide, peu importe la catégorie. Il se fit d’abord remarquer en 350cc lors de la saison 1961, qu’il acheva deuxième derrière Gary Hocking. Puis, en manquant un nombre de courses conséquent, il montait régulièrement sur le podium, remportant un Grand Prix de temps à autre.

À partir de 1965, il est déchaîné ; František Šťastný court dans trois catégories simultanément, (250cc, 350cc et 500cc), pour plusieurs années. Mais son fait d’armes principal reste sa victoire en catégorie reine lors du Grand Prix d’Allemagne de l’Est 1966, après la casse de Mike Hailwood. František fait rayonner Jawa sur la planète moto.

Il n’est pas seulement oublié, mais aussi, très sous-coté. Avec 20 podiums en 51 courses, on ne parle pas d’un simple outsider, mais d’une grosse tête du championnat du monde, un taulier, un homme respecté mais ô combien omis de nos jours. De plus, il incarne une période, une époque, un constructeur mythique dans la sphère motocycliste. Clairement, il mérite sa place dans le top 3 mais son palmarès un peu léger ne compense pas sa disparition des livres d’histoire ; il ne peut prétendre aux deux premières places, réservées à des pilotes plus forts mais tout aussi oubliés.

C’est tout pour aujourd’hui ! Afin de connaître les pilotes placés en n°2 et n°1, cliquez ici. Qu’en avez-vous pensé ? Dites-le nous en commentaires !

 

Št’astný aux côtés de sa Jawa 350cc.

 

Photo de couverture : Stu Newby

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