L’Australie est une grande nation. Par la
taille, certes, mais aussi par la stature. D’abord influencée par
les autres pays majeurs du Commonwealth, la culture évolua au fil
des années pour épouser de nouveau standards. Ainsi, certains
sports sont endémiques au pays-continent. Ce n’est pas le
cas de la moto.
Depuis toujours, les courses automobiles, puis motocyclistes
rythmèrent la vie des jeunes australiens. La MotoGP, comme la
Formule 1, n’échappe pas à son lot « d’aussies »,
présents depuis toujours. Revenons ensemble sur les dix plus grands
pilotes Australiens en Grands Prix motos.
Le lien vers la première partie, qui explicite les règles ainsi que
les critères de sélection, est
trouvable ici même.
Cet épisode fait suite à la
cinquième partie, parue hier.
N°2 : Casey Stoner
Comment pouvait-il en être autrement ? L’enfant de Southport,
double champion du monde MotoGP, figure en deuxième place de ce
classement.
Un talent de feu dans un corps de glace. Voilà comment pourrait
se résumer Casey Stoner. Avec un passé triomphal en dirt track,
Casey doit attendre l’arrivée en MotoGP pour 2006 avant d’exploser
aux yeux du monde.
Chez Ducati en 2007, il est comme un poisson dans l’eau. Il
remporte le premier titre de l’histoire de la marque et le premier
titre non japonais depuis 1974. Celle qui paraissait indomptable
trouva un maître en la personne de l’australien.
Dans un style glissé quasi poétique, Stoner égaya nos dimanche
après-midi pendant sept années. En effet, après son deuxième titre
acquis chez Honda Repsol en 2011, ce dernier décida de prendre sa
retraite fin 2012. Nous saurons plus tard les tenants et
aboutissants de cette décision inattendue.
Fatigue chronique, lassitude du monde médiatique… Stoner aurait
adoré les années 80 et 90. Phillip Island, c’est chez lui. Six
victoires, six pole en sept apparitions sur le fabuleux tracé
côtier. Tout cela – sans parler des joutes avec
Pedrosa, Rossi et bien entendu
Lorenzo – le hisse à la deuxième place de ce
présent classement.
N°1 : Mick Doohan
Oui, Mick Doohan est le plus grand pilote australien de tous les
temps. La hiérarchie, si Casey n’avait pas pris sa retraite, serait
peut-être différente mais les faits sont là. Cinq championnats
d’affilé. Des saisons à plus de 22 points de moyenne à ne plus quoi
savoir en faire. Des records qui ne seront battus que par un autre
OVNI, espagnol cette fois, vingt ans plus tard.
Doohan, à l’image de Stoner et de tous les autres héros de cette
lise, avait le talent avec lui. Les « aussies » ont ce
petit je-ne-sais-quoi, une sorte de pouvoir magique qui les rend
spectaculaire et magnifique. L’apprentissage du dirt track sur
speedway, idéal pour maîtriser la glisse, n’y est pas étranger.
Mick Doohan (avec Honda Repsol, bien sûr) a changé
le sport. Il y eut un « avant » et un « après ». Pour rappel, c’est
54 victoires, 58 pole positions (dont 10 d’affilé en 1997), cinq
titres 500cc et deux titres de vice-champion.
Il n’avait pas le charisme d’un Schwantz ou d’un
Rainey, mais le cœur, oui. En 1992, il manqua de
perdre sa jambe dans un terrible accident à Assen. Évadé de
l’hôpital par le Dr. Costa, il s’en sortit miraculeusement et
parvint à rouler sur le championnat par la suite. Une histoire
digne des films d’Hollywood à gros budget.
Mick Doohan est l’un des plus grands de tous les temps, par le
palmarès mais aussi par l’histoire. C’est pour cette raison
qu’aujourd’hui, il est, comme il l’a souvent été, classé
n°1.
Les blessures, l’engagement et le spectacle sont sûrement les
dénominateurs communs de ce top 10. Les australiens ont un cœur
énorme et une vitesse naturelle à rendre jalouses d’autres nations.
Pourtant, beaucoup de ce top 10 étaient réservés, calmes et parfois
même timide une fois le casque rangé au box. Un pays à part
qui n’a pas fini de nous mettre à l’envers, c’est
certain.
Photo de couverture : Ahmad Rithauddin