Bien que discrets de nos jours, les Anglais furent
autrefois au sommet des Grands Prix motos. C’est bien la rivalité
anglo-italienne des années 1950 qui lança le mondial de la plus
belle des manières, bien avant toute médiatisation. En 70 ans, le
pays marqua l’histoire du sport de la plus belle des manières ; à
l’heure actuelle, seules l’Italie et l’Espagne font mieux en nombre
de titres. Nous revoilà avec un tout nouveau top 10 ! L’heure est
au classement.
Cet épisode fait suite à la
quatrième partie, parue hier. Retrouvez la première partie
expliquant les règles et critères de sélection
ici même.
N°2 :
John Surtees
Nous retrouvons Johnny sur la deuxième marche, une place qu’il n’a
pas eu l’habitude d’occuper durant ses huit années de carrière sur
deux roues. En effet, Surtees est un gagnant, peut-être le
plus grand gagnant de tous les temps.
Si l’on parle de statistiques uniquement, il est n°1 sans discuter.
51 départs, 45 podiums, 38 victoires. Il s’agit du
meilleur ratio de l’histoire, tout simplement. Surtees débute sa
carrière en 1952. Équipé d’une
Norton comme beaucoup de ses compatriotes, il se fit
un nom parmi les futures stars du mondial.
Sa victoire au
Grand Prix d’Ulster 1955 cimente son statut et attire
le regard du comte Agusta. Dès l’année suivante, il triomphe du
championnat 500cc sur la belle italienne. La stratégie de MV est
simple : John Surtees en 350cc/500cc, et
Carlo Ubbiali en petites catégories.
La firme italienne débuta sa marche en avant qui allait prendre
fin une décennie plus tard. Surtees remporta les six titres en
trois ans, ce qui porta son total à sept unités. L’anglais était
sur une série d’invincibilité absolument folle, qui vous a été
racontée dans cet article.
Le génie prit sa retraite en 1960, au sommet de sa carrière.
Pourquoi si tôt ? Johnny avait des envies
d’ailleurs, de Formule 1 et de 24 Heures
du Mans. En 1964, il vint à bout de Jim
Clark (ou plutôt de sa Lotus) et remporta le titre de
champion du monde de F1 sur Ferrari, fait unique dans
l’histoire.
Pourquoi n’est-il pas premier ? À première vue, sa
carrière est plus impressionnante que celle de Mike
Hailwood. Il faut cependant prendre en compte le niveau de
la concurrence, inexistante à la fin des années 1950.
C’est pour cette raison qu’il est difficile de le faire passer
devant. Hailwood avait Agostini, Surtees avait Remo Venturi
(avec tout notre respect).
N°1 :
Mike Hailwood
C’est le genre de classement qui ne nécessite pas grande
réflexion pour placer le n°1. Immédiatement, Mike « The
bike » prit la place, sa place. Son histoire fut contée
dans une saga en trois parties
il y a quelques jours à peine, c’est pourquoi nous ne
nous étendrons pas sur sa carrière.
Pour ceux qui découvrent, bonjour à vous, Mike
Hailwood est un nonuple champion du monde et quadruple en
500cc (1962, 1963, 1964 et 1965),
14 fois vainqueur du TT de l’île de Man, superstar des
sixties, principal adversaire et rival de Giacomo Agostini, un
pilote plutôt correct.
Pour son impact sur le championnat du monde des Grands Prix, il
était impossible de ne pas placer « the Bike » en
première place. Son nom inspire la légende, le mythe, et ce jusqu’à
nos jours.
Son aura surclasse celle de Read, Sheene et même,
dans le cœur de nombreux fans, celle du « roi »
Ago. Malheureusement, l’anglais nous quitta prématurément,
à 41 ans dans un accident de la route.
Si la place de n°1 ne fut jamais discutée, quel plaisir de passer
en revue tous ces champions. L’Angleterre n’est peut-être pas aux
avant-postes actuellement, mais il ne faut pas oublier le passé.
See you soon pour d’autres classements !
Photo de couverture : ANEFO