Bien que discrets de nos jours, les Anglais furent
autrefois au sommet des Grands Prix motos. C’est bien la rivalité
anglo-italienne des années 1950 qui lança le mondial de la plus
belle des manières, bien avant toute médiatisation. En 70 ans, le
pays marqua l’histoire du sport de la plus belle des manières. A
l’heure actuelle, seules l’Italie et l’Espagne font mieux en nombre
de titres. Nous revoilà avec un tout nouveau top 10 ! L’heure est
au classement.
Cet épisode fait suite à la
première partie, qui expliquait les critères de
sélection.
N°10 : John Hartle
Hartle est sans aucun doute l’un des pilotes les plus sous-estimés
de l’histoire. Le natif de Chapel-en-le-Frith,
Derbyshire, fut l’un des principaux animateurs du mondial durant
une décennie, de 1956 à 1967. À cette époque,
durer aussi longtemps est un exploit en soi.
Comme beaucoup de ses compatriotes, John excellait sur les circuits
routiers, raison pour laquelle il s’imposait régulièrement au
Tourist Trophy de l’île de Man ou lors du
Grand Prix d’Ulster. En revanche, il n’était pas l’un
de ces spécialistes redoutables uniquement sur ce type de
tracé.
Consécutivement sur
Norton, MV Agusta et
Gilera, il remporta des victoires majeures à Assen
et Spa Francorchamps. Il effleura le titre de champion du monde
sans jamais y arriver à plusieurs reprises, sans succès.
Vice-champion du monde 500cc 1958 derrière
Surtees, et quatre fois troisième (!) en 1956,
1960, 1963 et 1967, il est également un « perdant magnifique », ce
pourquoi il ne peut pas figurer plus haut dans le classement.
Devant, tous sont champions du monde au moins une fois.
Très proche de son village natal, il emportait partout avec lui le
blason local (même sur son casque !) avant de disparaître
tragiquement en 1968, lors d’une course locale. Le trophée remis au
vainqueur de la catégorie Superstock du TT porte
son nom; Un bel hommage pour un grand de ce sport.
N°9 : Bill Lomas
L’épopée Moto Guzzi est trop souvent oubliée dans
l’histoire. Un homme porta la marque au sommet : Bill Lomas. Né en
1928, il fit ses débuts en mondial à 22 ans, catégorie 350cc.
C’est d’ailleurs cette cylindrée qu’il privilégia toute sa carrière
durant, raison pour laquelle il ne peut monter plus haut dans le
classement, bien qu’il soit détenteur d’un succès en catégorie
reine (Grand Prix d’Ulster 1955).
Il fut recruté par l’équipe italienne à la suite de résultats
corrects, acquis chez AJS et MV Agusta. Immédiatement, la situation
tourne à son avantage. Bill est champion du monde 350cc
1955, loin devant son coéquipier Dickie
Dale.
En 1956, il s’affranchit une nouvelle fois du titre
350cc, en étant aussi dominant qu’auparavant. Ces deux
titres consécutifs sont remarquables, et sont la raison pour
laquelle Lomas trône à la neuvième place du classement.
Bill se retira du mondial en 1957, sans doute pour s’adonner à sa
discipline favorite, le trial moto. L’anglais disparut en 2007,
victime d’une crise cardiaque.
C’est tout pour cet épisode ! Rendez-vous demain, même heure, pour
découvrir les places n°8 et n°7 du classement
!
Photo de couverture : ANEFO