Aujourd’hui en retrait, les États-Unis étaient autrefois un
vivier de talents. À l’heure actuelle, il s’agit du pays ayant
produit le plus de champions du monde en catégorie reine, avec sept
couronnés. Un exploit incroyable, quand l’on sait que la grande
majorité de ces titres furent remportés en un court laps de temps.
Aujourd’hui, classons et rendons hommages à ces légendes du
sport.
Cet épisode fait suite à la deuxième partie,
parue hier. La première partie, qui détaillait les critères de
sélection ainsi que les mentions honorables,
est trouvable ici même.
N°8 : Kenny
Roberts Jr. (1973-)
Voici le premier champion du monde de notre
liste ! La huitième place est totalement méritée.
Tout d’abord, se faire un nom quand son père n’est autre que le
légendaire Kenny Roberts est déjà un exploit. Ensuite, battre
Valentino Rossi – rookie – sur une année complète est un fait assez
rare pour être souligné !
Roberts Jr ne brillait pas par son pilotage ni sa personnalité hors
du commun, mais restait un honnête pilote, entier. Propulsé par son
propre père au plus haut niveau, « Junior » s’envola de
ses propres ailes en 1999, passant d’une terrible Modenas KR3 (KR
pour Kenny Roberts) à une Suzuki RGV500 d’usine. Comme tous les
autres constructeurs, Suzuki n’avait pas bien vécu la
dynastie Honda – Doohan.
Contre toute attente, Kenny se révèle aux yeux du monde. Il
remporte les deux premières manches d’ouverture alors qu’il n’était
jamais monté sur un podium en six ans de carrière !
Personne n’aurait pu miser sur lui. Malgré une
année pleine de surprises, Álex Crivillé remporte
le titre sur Honda.
Favori en 2000, il transforme l’essai. Son année est correcte mais
ses performances suffisent à s’adjuger le titre. La suite blesse
énormément. En effet, en quelques années, le champion du monde
passe du top au flop. En 2003, il termine à la 18e place à cause de
blessures. Sur une KR211V (RC211V modifiée par Team
Roberts), il renaît de ses cendres en 2006 pour retourner
dans les tréfonds du classement l’année suivante.
Après un début de saison cauchemardesque, Roberts Jr. prend sa
retraite en plein milieu de l’année 2007 dans l’indifférence la
plus totale. Triste fin pour un champion du
monde.
N°7 : Nicky Hayden (1981-2017)
Le «Kentucky Kid » se classe 7e. Son histoire,
digne d’un film, nécessiterait un épisode entier. Comme de nombreux
Américains dans cette liste, Nicholas débute par le dirt track.
Rapidement, ce dernier se fait un nom régionalement puis
internationalement, ne tardant pas à passer sur piste.
En 2002, il écrase le championnat AMA Superbike (17 victoires) et
se voit contacté par Honda Repsol Pour remplacer Tohru
Ukawa.
L’américain peine un peu au début, mais tient le bon bout. Il
décroche son premier podium à Motegi, suivi d’un autre en
Australie. La saison laissait présager de belles choses, mais son
coéquipier n’était pas là pour plaisanter. Rossi, en
2003, est injouable.
« The Doctor », contre toute attente, quitte le giron
Honda pour le défi Yamaha. Aux côtés d’Alex
Barros, Hayden commet énormément d’erreurs. Nicky ne lâche
rien. En 2005, son travail paye pour la première fois.
À Laguna Seca, le n°69 coupe la ligne en tête, alors que son
dernier podium datait de plus d’un an. S’en suit un fort moment
d’émotion dont lui seul a le secret. Ces moments d’histoire aident
considérablement pour un classement comme celui-ci.
En
2006, ses progrès sont remarquables dès les premiers tours de
roues. L’enfant du Kentucky empoche six podiums en sept
courses, suivis d’une victoire tonitruante à Assen, bien aidée par
la chute d’Edwards dans le dernier virage. À mi-saison, la tendance
est claire : Rossi est prenable.
Hayden tient bon jusqu’à la dernière course de la saison, empochant
un autre succès aux États-Unis. Cette manche, très étrange, entre
dans l’histoire par la grande porte. Au terme d’un final
sensationnel (voir
article détaillé), Hayden s’adjuge le titre de champion
du monde.
La suite, majoritairement chez Ducati, sera moins brillante mais
tout aussi honorable. De son titre à sa mort brutale en 2017, Nicky
resta très apprécié des fans, lui qui ne savait pas cacher ses
émotions pour notre plus grand plaisir. Un homme vrai, en somme.
La septième place est, par le fait, amplement
méritée.
Demain, même heure, nous nous pencherons sur les places 6 et 5 du
classement.
Photo de couverture : Box Repsol