Aujourd’hui en retrait, les États-Unis étaient autrefois
un vivier de talents. À l’heure actuelle, il s’agit du
pays ayant produit le plus de champions du monde en catégorie
reine, avec sept couronnés. Un exploit incroyable, quand l’on sait
que la grande majorité de ces titres furent remportés en un court
laps de temps. Aujourd’hui, classons et rendons hommages à
ces légendes du sport.
Cet épisode fait suite à la premier partie,
parue hier.
N°10 : Pat
Hennen (1953-)
Souvent oublié, Pat Hennen n’en reste pas moins un excellent
pilote. En plus d’être le premier américain à remporter un Grand
Prix en 500cc (à l’occasion de la manche finlandaise en 1976),
Hennen avait l’opportunité de jouer le titre dans les
années à venir.
Sa formation sur terre, couplée à son style de pilotage lui donnait
un avantage certain sur la piste. Rapidement recruté par Heron
Suzuki UK, il brilla de mille feux durant la saison 1977. Figurer
comme coéquipier de Barry Sheene n’est jamais
simple, mais une belle troisième place au championnat récompense
ses efforts.
Une nouvelle victoire à Silverstone lui confère le statut
d’outsider pour le titre 1978. Un nouveau venu du nom de Kenny
Roberts n’est pas de cet avis. Les deux américains se livrent une
bataille titanesque en début de saison.
Malheureusement, un terrible accident survenu lors du
Tourist Trophy ’78 met fin à la carrière de Pat.
La raison de sa participation, alors que l’épreuve ne figurait plus
au calendrier, est assez étrange et rappelle que malgré tout,
Continental Circus rimait autant avec liberté qu’avec
politique.
Kenny Roberts lui même déclara qu’il pouvait maîtriser tout le
monde cette année là, sauf Hennen. Trois années au plus haut niveau
ne lui permettent pas de gagner quelques places supplémentaires
dans le classement, mais une apparition dans le top 10 est plus que
méritée.
N°9 : John
Kocinski (1968-)
La folie à l’état pur. Dans l’histoire des Grands Prix,
Kocinski fait figure d’OVNI. Sa jeunesse fut
marquée par les succès de Kenny Roberts, le même qui lui donnera sa
chance en mondial des années plus tard. Naturellement très doué, il
remporte le championnat 250cc 1990 sur Yamaha, marque avec laquelle
il évoluera pendant cinq années.
En 500cc, il explose. Aux côtés des plus grands, il réussit à faire
son trou malgré une irrégularité frappante. John remporte son
premier succès au plus haut niveau en 1991, à l’occasion du Grand
Prix de Malaisie.
Malheureusement, il n’arrive pas à franchir un cap en 1992.
Pourtant troisième du championnat, il décide de quitter la
catégorie et de retourner en 250cc, chez Suzuki. Un retour
incroyable chez
Cagiva, que personne ou presque n’arrivait à faire fonctionner,
plus tard, Kocinski remonte sur la plus haute marche aux
États-Unis, pour un très grand moment de moto.
Au delà de ça, Kos’ est connu pour son caractère imprévisible et
ses différentes altercations avec les médias ou ses employeurs.
Souvent qualifié de « fou », il souffrait en réalité de
troubles obsessionnels compulsif. Ceci fut vecteur d’anecdotes en
or (à lire ici), mais renforce également la légende du personnage.
Sa place dans le top 10, elle, est
verrouillée.
Demain, nous dévoilerons les places 8 et 7 de ce classement ! Petit
indice : l s’agit d’un casting de champions du monde.
Photo de couverture : Rikita