C’est le 11 avril 2010 qu’eut lieu le premier Grand Prix de la catégorie Moto2, en remplacement des 250 cm3 deux-temps, sur le circuit de Losail au Qatar. Tom Lüthi y participa et eut le mérite de finir septième sur une Moriwaki de l’équipe Interwetten. C’est en Australie l’année dernière qu’il prit le départ de sa 135e épreuve dans cette classe, à ajouter à 67 départs en 125 cm3 et 47 en 250 cm3, ce qui donnait un total de 249 présences sur une grille de départ en Championnat du Monde.
En 8 saisons en Moto2, Tom est devenu le vétéran de la catégorie, à comparer par exemple aux 71 départs de Franco Morbidelli, tous en Moto2, avec 8 victoires et un titre mondial à son palmarès, contre 16 victoires (et un titre mondial en 125 cm3 sur Honda en 2005) à son nouveau coéquipier cette année chez Marc MDS en MotoGP.
La catégorie Moto2 est-elle efficacement formatrice pour la MotoGP ? Quand on voit les exploits de Marc Marquez et de Johann Zarco, il parait difficile de prétendre le contraire. Sans oublier Maverick Vinales et Alex Rins.
On pourrait donc en conclure que sa grande expérience de la Kalex ne pourra être qu’hautement profitable pour l’Helvète sur sa nouvelle RC213V de l’équipe Marc VDS.
Dans un entretien avec Markus Zörweg pour Motorsport-magazin.com, Lüthi ne voit pas les choses aussi simplement : « J’ai tellement intériorisé le style Moto2 que je dois faire beaucoup de modifications. C’est un grand changement pour moi. Je dois piloter très consciemment et réfléchir beaucoup. C’est toujours un problème pour moi en ce moment. Il n’y a probablement encore aucun avantage.
« En MotoGP, il faut beaucoup travailler avec le frein arrière. Il y a de nombreux moments où l’on est déjà fort sur l’accélérateur. Mais avec le frein, c’est une technique à laquelle il faut s’habituer, parce qu’il faut beaucoup de kilomètres pour bien faire les choses.
« Le MotoGP est extrêmement équilibré cette année, ce qui rend les choses d’autant plus difficiles, bien sûr, et vous n’avez pas besoin d’espérer des erreurs de la part des autres pilotes, car elles n’arrivent presque jamais. »
La gestion de l’équipe à l’intérieur du stand est également très différente de ce qu’elle était en Moto2.
« Il y a beaucoup plus de gens. Je dois penser à beaucoup plus de choses. Et puis il y a les pneus, qui ont aussi un choix à l’avant et à l’arrière, c’est juste plus compliqué ».
Et puis il y a les obligations beaucoup plus étendues dans le domaine du sponsoring et du travail avec les médias. « Je m’en suis plaint à d’autres pilotes, qui m’ont seulement répondu « Bienvenue en MotoGP ».
Photos © Marc VDS