Le dernier des neuf jours d’essais
IRTA était évidemment le plus important car il a permis d’établir
une hiérarchie assez claire des forces en présence pour ce début de
saison 2016. Oubliés les choix de
châssis, de moteurs, de boîtes et même de réglages; on prend la
meilleure, ou la moins pire, des solutions et on attaque au maximum
pour aligner son meilleur tour.
Le résultat, vous le connaissez; il y a Jorge Lorenzo, puis les
autres. Voilà pour la situation instantanée.
Est-ce à dire que le pilote
majorquin va finir premier du Grand Prix, devant Scott Redding,
Maverick Vinales, Marc Marquez et Valentino Rossi? Non, bien sûr,
ce serait trop simple. On sait par exemple que le pilote italien
est plus une bête de course qu’un missile aux essais…
Pour avoir une autre vision des
possibilités de chacun, nous nous sommes intéressés aux simulations
de course de chacun, là ou la régularité compte davantage qu’une
belle performance sur un seul tour.
Voilà le résultat
Analyse :
Les deux pilotes qui le suivent, au classement général,
Scott Redding et Maverick Vinales,
n’ont pas fait de simulation de course, laissant
ainsi le doute sur leurs aptitudes lors du Grand Prix…
Vient ensuite Marc Marquez, avec « seulement »
une simulation de 12 tours. Mais quels tours!
Surprise: avec 2 chronos en 55 « pur jus »,
le pilote Honda s’affirme sans conteste
comme un prétendant probable à la victoire du premier Grand Prix de
la saison, et ce malgré des débuts de test
difficiles. Qui aurait cru cela possible, il y a encore quelques
jours?
Marc
Marquez: « Nous avons fait de gros changements qui
m’ont permis de commencer à gagner en confiance, en roulant à un
bon rythme derrière Jorge (Lorenzo) mais aussi tout seul. Ce n’est
cependant pas suffisant, nous devons davantage progresser mais
après aujourd’hui je suis plus confiant pour la course. Hier,
j’étais inquiet de notre niveau parce que je n’avais ni rythme ni
confiance et aujourd’hui nous avons bien avancé. Je suis donc
content du résultat final de ce dernier test de
présaison. »
Valentino Rossi a également limé le bitume
qatari, mais a gâché une belle (petite) série de « tout petits
1’56 » par deux tours en 2 minutes. On peut toutefois faire
confiance au pilote Yamaha pour ne pas reproduire cela en course et
nous avons retiré ces deux tours de notre graphique pour constater
un rythme en course équivalent à celui de son coéquipier.
Valentino
Rossi: « Dans la dernière heure, nous avons
amélioré nos réglages. Mon meilleur tour n’était pas si mauvais
mais chose la plus importante, j’avais un bon rythme durant ma
simulation de course. Je pense que le début de saison ne sera pas
évident. Les autres semblent avoir progressé depuis les premiers
tests. Le Grand-Prix du Qatar devrait être assez disputé mais pas
de crainte à avoir, nous sommes compétitifs. »
Andrea
Iannone a également fait une belle série de 17
tours dans les 1’56, seulement entachée par un 2’03 que nous avons
retiré. On voit néanmoins que ses chronos deviennent plus
irréguliers après une dizaine de tours.
Andrea Iannone: « Je suis
confiant. Je pense que nous pouvons encore hausser d’un ton. Ce
vendredi, je n’ai pas trop cherché à attaquer. Je n’ai d’ailleurs
pas utilisé mon pneu arrière tendre pour signer mon chrono. Je ne
suis pas inquiet pour ma position au classement car nous n’avons
pas travaillé là-dessus. Je me suis plus préparé pour la
course. »
Cal
Crutchlow et Andrea Dovizioso ont fait de belles petites séries en
1’55 mais trop courtes pour que l’on puisse prendre cela
comme des simulations de course.
Par contre, Pol Espargaro a aligné 17 tours et, à l’inverse
d’Andrea Iannone, ceux-ci se sont montrés de plus en plus rapides
pour rejoindre le rythme de Jorge Lorenzo; une belle et bonne surprise pour le team Tech3, même
si, pour le moment, le passé en MotoGP du pilote de Granollers ne
plaide pas en faveur d’une bataille pour la victoire!
Pol Espargaro: « Ici, nous
n’étions toujours pas particulièrement forts sur les tours rapides,
mais la chose la plus importante est que j’ai été un des rares
pilotes a avoir fait une simulation de course et notre rythme était
très fort. Nous avons aussi pu finaliser notre choix de pneu et le
pneu que j’ai utilisé était bon. En fait, nous avons roulé deux
tours de plus que la distance de la course. Le seul problème lors
de cette simulation a été l’interruption à cause du drapeau rouge.
Cependant, quand je suis rentré au box, nous n’avons pas touché du
tout à la moto et quand je suis sorti de nouveau, j’ai pu améliorer
mon temps. En réalité, j’ai fait mes tours les plus rapides après
avoir couvert la distance complète, ce qui est quelque chose que je
n’ai jamais pu faire avec des pneus Bridgestone, mais avec
Michelin, on peut. Donc, je me sens très à l’aise et je suis
impatient de commencer la saison ici au Qatar. Honnêtement, je
m’attends à ce que la qualification soit délicate pour nous, mais
dimanche, je suis sûr que nous pourrons faire des choses bien.
«
Pour l’anecdote, on notera également
une très longue simulation de Michele Pirro, mais dans les
« gros 1’57 ».