Avec des Yamaha, des Ducati et une Suzuki en forme hier, la principale question qui se posait aujourd’hui était de savoir si les Honda allaient pouvoir redresser la barre…
Comme hier, c’est un pilote d’essai qui inaugure la piste qatari aujourd’hui, en l’occurrence Hiroshi Aoyama sur sa RC213V. Son collègue Michele Pirro le rejoint une bonne demi-heure plus tard et seuls les moteurs de la Honda et de la Ducati résonnent durant la première heure de ces essais.
Rendu prudent par sa mésaventure d’hier, Valentino Rossi est le premier pilote titulaire à entrer en piste, mais seulement pour un petit tour non-complet avant de rentrer à son box, puis de repartir pour un premier run qu’il clôture avec un 1’56.8, à une petite seconde de son meilleur temps d’hier (1’55.9).
Durant cette deuxième heure, seuls les pilotes du team Marc VDS, Tito Rabat et Jack Miller, sont venus rejoindre les précités, puis on entame alors les 3 heures durant lesquelles la piste est adhérente, avant l’arrivée de l’humidité, et plus ou moins tout le monde commence à aligner les tours. Michele Pirro chute sans gravité.
Jorge Lorenzo s’impose d’emblée en tête du classement avant que Marc Marquez n’aligne un 1’56.046, soit quatre dixièmes de mieux que son meilleur temps de la veille. Peu de temps après, le fer de lance du team Repsol Honda chute sans gravité alors que les deux pilotes officiels Ducati se positionnent en 2 et 3ème positions, à portée immédiate de la Honda orange.
La 3ème heure débute avec le retour de Jorge Lorenzo qui inscrit un 1’55.535 prometteur, suivi par un Scott Redding visiblement plus à l’aise sur sa Ducati que sur sa Honda de l’année dernière.
Les minutes qui suivent voient Valentino Rossi, Andrea Iannone, Scott Redding et Maverick Vinales se disputer la seconde position derrière le champion du monde en titre, mais c’est finalement le pilote Suzuki qui parvient à prendre le commandement des opérations en 1’55.436.
Le chrono de l’étoile montante du MotoGP, qui n’utilisait pas aujourd’hui sa boîte “full seamless”, est 4 dixièmes plus rapide que son temps d’hier et, surtout, de 2 centièmes plus vite que celui établi par Jorge Lorenzo le premier jour.
C’est le point fort de la séance et les minutes, ainsi que les heures, qui suivent ne voient guère qu’Andrea Iannone et, dans une moindre mesure, Dani Pedrosa, améliorer leur position au classement.
Il faut maintenant se reporter aux feuilles d’analyses, et aux informations qui nous parviennent directement de Losail pour décrypter un tant soit peu cette séance.
A la demande de Michelin, certains pilotes ont accepté de faire, si ce n’est une simulation de course, du moins de longs runs. C’est le cas, entre autres, d’Andrea Dovizioso, de Dani Pedrosa, de Jorge Lorenzo, d’Hector Barbera et de Loris Baz. Cela n’empêche pas la réalisation d’une belle performance (voir le CP de Loris Baz) mais cela montre que l’orientation du travail n’est pas centrée sur l’obtention du meilleur chrono possible.
D’ailleurs, ce soir, Valentino Rossi annonce clairement que l’on verra son vrai potentiel demain : « Nous n’avons pas beaucoup de pneus, donc nous essayons de nous débrouiller. Je pense que vendredi sera très important pour essayer de comprendre notre potentiel de meilleure manière et, en particulier, pour essayer d’améliorer le chrono et également pour faire une simulation de course et essayer de comprendre notre rythme. »
Peut-être tout aussi, voire plus, important, Michelin a apporté au Qatar quatre sortes de pneus avant, dont ceux référencés 34 et 36 (nouveau profil étudié à Sepang) en pensant ne proposer que les 34 pour le Grand Prix. Or il s’avère que si Jorge Lorenzo, Valentino Rossi, Maverick Vinales, Andrea Iannone et Marc Marquez s’y acclimatent très bien, c’est loin d’être le cas pour les autres pilotes qui sont en train de manifester leur insatisfaction auprès du manufacturier français pour que ce dernier envisage un plus grand choix pour le Grand Prix. Et pour couronner le tout, lors de ces tests, seuls quatre pneus 36 sont actuellement disponibles pour chaque pilote.
Dans ce panorama encore un peu obscur, la séance de demain fera figure de juge de paix, mais, déjà, avec 12 pilotes dans la seconde, on sait qu’on devrait vivre un très beau début de saison cette année. Et ça, c’est la vraie bonne nouvelle de ces essais !