Jusqu’à présent, Luigi Dall’Igna faisait et fait toujours figure d’autorité en matière d’innovations technologiques dans le MotoGP, mais la concurrence semble bien venir de ses compatriotes d’Aprilia…
De par les avancées technologiques qu’il a introduites dans la catégorie reine des Grands Prix, Gigi Dall’Igna fait faire, sans doute, des cauchemars aux conservateurs constructeurs japonais : des ailerons aux ride height devices, on ne compte plus les avancées technologiques que l’ingénieur de Ducati s’est vu tout d’abord décriées avant d’être copiées.
Cependant, l’homme a visiblement de la concurrence dans son propre pays, puisque Aprilia, sous l’impulsion de Massimo Rivola, vient contester la position de Ducati, que ce soit au classement du championnat du monde ou en termes d’innovation. Ainsi, on doit déjà à l’ancien directeur sportif de la Scuderia Ferrari et à ses hommes la première interaction suspensions avant et arrière, les ailerons sur l’arrière de la selle, l’effet de sol en inclinaison maximale, et aujourd’hui l’appui aérodynamique proche du centre de gravité de la moto.
En effet, après être arrivé chez Aprilia en 2019, Massimo Rivola s’est empressé d’y faire venir deux anciens de l’équipe F1 du cheval cabré de l’époque Michael Schumacher, Stefano Romeo pour l’électronique et Marco De Luca pour l’aérodynamique.
C’est donc à ce dernier que l’on doit toutes les évolutions visibles sur la RS-GP, et ce n’est sans doute pas fini, comme le montre un brevet déniché par nos confrères de la presse britannique concernant le bas de carénage de Noale.
Le principe est assez simple : de par la forme plus refermée qu’à l’habitude du carénage dans sa partie basse, une partie de l’air qui s’engouffre dedans ne sert plus seulement à refroidir le radiateur d’huile (celui du bas) mais apporte également un appui aérodynamique supplémentaire. Cerise sur le gâteau, celui-ci se fait dans une zone assez proche du centre de gravité.
Pour le moment, il semble qu’Aprilia utilise une version intermédiaire de carénage à la mâchoire inférieure prononcée, mais on pourrait voir des évolutions plus extrêmes prochainement.
Peu à peu, les MotoGP, et en particulier les Aprilia et les Ducati, se façonnent donc au gré des travaux aérodynamiques qui ne se cantonnent plus à la recherche de la meilleure vitesse de pointe possible, mais incluent la notion d’appui depuis l’apparition des ailerons, et dernièrement les notions d’effet de sol et les flux internes : on se rapproche de plus en plus de la F1…