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Il y a de fortes chances que le Grand Prix de France, qui aura lieu ce WE au Mans, se déroule sous la pluie. Pour cela, de nombreux réglages sont modifiés et de nombreuses pièces changées sur les prototypes MotoGP, pour les adapter à ces conditions. La modification la plus évidente concerne les pneus, qui sont rainurés. Mais pourquoi fonctionnent-ils uniquement sous la pluie ?

La base des pneus pluie est qu’ils sont construits différemment des pneus slicks, dont la surface est lisse, et qu’ils comportent des composés plus tendres. La chose la plus importante concernant les pneus pluie sont les rainures sur la surface du pneu qui leur permettent d’expulser l’eau entre la surface du pneu et le bitume.

 

 

Les rainures des pneus pluie sont le détail clé qui les fait fonctionner. Ces rainures permettent à l’eau stagnante sur la surface d’être évacuée de la zone de contact du pneu, de sorte qu’elle ne se situe pas entre la surface du pneu et la piste.

Si le pneu n’avait pas ces rainures, il y a une probabilité très forte de l’aquaplanage car l’eau sur la surface de la piste ne serait pas déplacée entre le pneu et le tarmac.

 

 

Il est assez difficile d’obtenir une image claire des rainures d’un pneu pluie en action. Vous pouvez voir ici, sur la Suzuki d’Andrea Iannone en 2018, que le pneu déplace l’eau de la surface de contact, sous le pneu. Ce déplacement d’eau est ce qui cause la pulvérisation, car la tension de surface de l’eau la maintient sur le pneu pendant un court moment avant qu’elle ne soit projetée dans les airs en raison de la vitesse à laquelle la roue tourne. Les pneus ne déplacent pas seulement l’eau vers l’arrière de la moto, mais également sur les côtés. En effet, les rainures sur les côtés sont dirigées vers l’extérieur du pneu. Etant donné que les pilotes prennent de l’angle, même sous la pluie, des rainures sont nécessaires sur toute la largeur du pneu, car l’emplacement de la zone de contact du pneu avec le bitume se déplace constamment !

 

 

Pour limiter les projections du pneu avant vers l’arrière de la moto, les constructeurs engagés en MotoGP utilisent ces petites protections sous le carénage. Elles sont positionnées au même endroit que la fameuse cuillère, qui sous le sec, a une fonction aérodynamique. Cette protection limite à l’eau pulvérisée par la roue avant d’entrer en contact avec la surface du pneu arrière avant qu’il n’atteigne la surface goudronnée, permettant aux rainures de travailler à leur capacité maximale pour déplacer l’eau.

 

 

Il y a eu d’autres modèles aussi, ces pièces semblables à une pale d’une roue à aubes ont également été vues en piste l’année dernière.

 

 

Mais que se passe-t-il lorsque les pneus pluie deviennent trop chauds ? C’est là une des limites de ces pneus : sans surprise, ils ne fonctionnent pas très bien lorsque les conditions sont sèches. Leur composition et leur construction plus souples signifient qu’ils peuvent se déformer plus facilement que les pneus slick, utilisés sur le sec. C’est un avantage pour les conditions de pluie car cela permet aux pilotes de garder les pneus chauds pour pouvoir attaquer.

Cependant, si la piste s’assèche, certains pilotes auront des problèmes avec la surchauffe des pneus pluie. On voit ici qu’un pneu qui a tellement surchauffé peut avoir de petits morceaux ont commencé à se détacher de sa surface.