Aprilia est le seul constructeur ayant eu des concessions cet hiver. Les techniciens et ingénieurs de l’usine de Noale ont donc pu travailler sur leur point faible l’année dernière : le moteur. En effet, lors des tests de pré-saison 2020, tout semblait très prometteur pour la toute nouvelle RS-GP, fraichement née, mais la saison a été plus compliquée, en subissant notamment des problèmes de fiabilité moteur. Une diminution de la puissance avait été nécessaire pour fiabiliser le nouveau V4.
Une fois de plus, Aprilia a impressionné lors des tests et il semble que les problèmes techniques ayant impacté la saison 2020 soient résolus cette année. Avec une toute nouvelle machine encore une fois, 2021 pourrait-elle enfin être la saison où nous verrons le retour d’Aprilia chez les prétendants au podium ?
L’Aprilia RS-GP 21 est, une fois de plus, complètement nouvelle. La moto est une évolution de leur prototype 2020 qui, n’oublions pas, était finalement la première MotoGP équipée d’un moteur V4 à 90° qui n’est pas dérivée d’une machine de production.
Ainsi, après un an de développement compliqué, Aprilia a dévoilé la RS-GP21, avec un nouveau châssis, similaire à l’ancien mais d’une rigidité très différente, selon Massimo Rivola. Elle a également un nouveau moteur, de nouveaux échappements, une nouvelle Salad Box, une ergonomie revue et Aprilia a produit son premier bras oscillant en carbone.
Reste à savoir si ce package, digne de la concurrence, est aussi rapide que prometteur. Même si Aleix Espargaro n’était pas déshonoré en termes de chronos, c’était toutefois le plus lent des V4 concernant la vitesse de pointe. Cependant, l’écart par rapport aux meilleurs machines (et les 357,6 km/h de Johann Zarco) a été considérablement réduit.
En ce qui concerne le châssis, Aleix Espargaro a déclaré que la moto se comportait bien. Les virages et le freinage sont un des points forts de l’Aprilia, et il a la sensation d’avoir un bon rythme avec des pneus usés, ce qui est toujours de bon augure.
Une autre nouveauté sur le prototype 2021 concerne l’aérodynamisme et l’admission d’air. La prise d’air a été retravaillée et le nouveau package aérodynamique vise à apporter plus d’appui. Aprilia a déclaré que l’année dernière, ils n’avaient pas suffisamment d’appui, c’est pourquoi le design a été repensé. Au Qatar, les ingénieurs de la marque de Noale ont mis deux modèles à l’épreuve, assez similaires, mais l’un avait une surface légèrement plus grande que l’autre.
Celui-ci est le plus grand, l’élément arrière de l’ailette s’infiltre beaucoup en arrière, tandis que le plus petit, dans l’image suivante, ne recule pas aussi loin.
Il semble qu’Aprilia ait opté pour cette version, ayant la plus petite surface, car pour la grande majorité du test, nous avons vu à la fois Aleix Espargaro et Lorenzo Savadori utiliser cette version.
L’un des plus gros changements concernant l’Aprilia est son extrémité arrière : de nouveaux échappements, une nouvelle Salad Box, une nouvelle cuillère sous le bras oscillant ainsi que le bras oscillant lui-même, qui est désormais en carbone.
Les échappements sont la première chose remarquable. Celui du haut ressemble beaucoup au dernier design adopté par Ducati, avec la façon dont les tubes se rejoignent et sortent par l’arrière en ligne droite. L’échappement inférieur est maintenant plus court et en biseau. Les échappements sont extrêmement importants concernant la puissance mais aussi la manière dont elle est délivrée lors de l’accélération. Cela peut affecter la confiance des pilotes ainsi que la durée de vie des pneus.
Il semble que ce soit un domaine qui a été amélioré car Aleix Espargaro a éludé le fait que la moto semblait ne pas user les pneus outre mesure.
Le bras oscillant en carbone est un autre facteur important. Lorsque d’autres usines sont passées à un bras oscillant en carbone, deux commentaires sont ressortis. Premièrement, la moto est plus légère et plus facile lors des changements de direction et deuxièmement, elle est plus douce avec les pneus. Le carbone étant plus léger que l’aluminium, il faut moins de matière pour obtenir la même rigidité et résistance, de sorte que le poids global sur le pneu est plus faible.
Les équipes MotoGP travaillent d’arrachepied pour obtenir de meilleurs départs. Vous ne pouvez pas gagner une course au premier tour, mais vous pouvez certainement la perdre.
Le launch control existe depuis des décennies et permet ainsi de s’élancer plus rapidement sans avoir à jouer avec l’embrayage. Mais pour améliorer encore plus cette phase critique de la course, les équipes se sont tournées vers la géométrie et la façon de mettre physiquement la moto dans une meilleure position pour décoller de la ligne de départ. Une façon d’y parvenir consiste à abaisser la moto, son centre de gravité et son centre de masse.
Aprilia a un Holeshot Device positionné à l’avant depuis 2019, dont le levier pour l’engager sous le guidon est visible ci-dessus. Il permet de maintenir la fourche enfoncée lors du départ pour limiter les wheelings. Désormais, à l’instar de leurs concurrents, ils en ont aussi un à l’arrière.
Le câble le long de la fourche fait partie du système de dispositif de HoleShot. Il mène à un barillet, lorsque la fourche est comprimée et que le levier est poussé, le dispositif de Holeshot est verrouillé et maintient la fourche en position basse.
Il semble que le potentiel de l’Aprilia pour cette saison 2021 soit bien supérieur à ce qu’il a été ces dernières années. Avec Aleix Espargaro affichant un bon rythme de course et un bon rythme sur un tour, la possibilité pour Aprilia de se battre pour le top 6 au Qatar est réelle. Mais ce ne sont que des tests, tout peut changer le week-end de course.
Avec un moteur fiable et puissant, le dernier prototype de l’usine de Noale pourrait faire des ravages !