Les prototypes Ducati dont sont dotés Luca Marini et Enea Bastianini datent de 2019, ce qui en fait les plus anciens de la grille. Un seul autre pilote a un prototype dont le développement date un peu, il s’agit de Franco Morbidelli, qui pilote une Yamaha M1 également en version 2019. Mais quelles sont les différences entre la GP19, qui a subi quelques évolutions tout de même, et la GP21 qui équipe Jack Miller et Pecco Bagnaia ?
La principale différence entre les deux machines réside dans le châssis et le moteur, ce qui n’est pas négligeable ! Le prototype Ducati 2021 est bien évidemment une évolution de celui de 2019, pas radicalement différente, mais il y a eu deux ans de développement supplémentaires pour la GP21 par rapport à la GP19.
Le moyen le plus simple de distinguer les deux châssis est de regarder les soudures sur la poutre principale. C’est un peu difficile à voir sur le châssis ici car le carénage latéral couvre maintenant une grande étendue du cadre, mais la GP21 a une grande soudure qui traverse la poutre principale, puis se rapproche du carbone en haut de celle-ci, et il y a quelques petites soudures qui se croisent et se relient.
La GP21 a également un moteur ayant subi des évolutions par rapport à la GP19, avec plus de puissance, et sans doute une connexion beaucoup plus progressive entre l’accélérateur et la manière dont est délivrée la puissance sur toute la plage de régime. De la GP19 à la GP21, Ducati a réussi à trouver plus de puissance et à la rendre plus exploitable, uniquement avec les périphériques, puisque le moteur lui-même est gelé jusqu’à fin 2021.
Sur cette photo, il s’agit de la GP19 pilotée par Tito Rabat lors des essais de fin de saison 2019 à Jerez. On observe nettement la grande soudure horizontale sur le cadre. La GP21 est passé de ce type de soudure à une soudure qui traversait verticalement la largeur de la poutre principale. L’idée derrière cela était de trouver plus de flexion latérale à des angles d’inclinaison élevés, permettant au châssis de la moto d’absorber les bosses lorsqu’il est incliné à des angles élevés et d’aider la suspension à travailler.
Il y a quelques différences remarquables sur cette photo. Tout d’abord, sur le té de fourche supérieur, on note que la moto d’Enea Bastianini ne dispose que d’un seul levier, qui permet d’activer le Holsehot Device arrière. Les Ducati Factory de cette année en ont deux, un pour l’avant et un pour l’arrière.
Ensuite, la Salad Box : Enea Bastianini et Luca Marini disposent de la version 2019, qui est différente de la version 2021 dans sa forme, et donc dans les éléments qu’elle y renferme.
La dernière différence que l’on relève concerne l’échappement. Enea Bastianini et Luca Marini ont jusque-là utilisé l’échappement 2019 qui est facilement reconnaissable en raison de ses courbes. Cependant, Enea Bastianini a également eu l’opportunité de tester un échappement version 2020 qui est beaucoup plus similaire à ce que les motos d’usine utilisent cette année. Néanmoins, il semble que le pilote Italien ait opté pour la version 2019 car ses 2 prototypes en sont équipés.
Ici, sur la Ducati GP21 de Pecco Bagnaia, on observe bien 2 leviers sur le té de fourche supérieur. La Salad Box est très différente et l’échappement l’est également.
Voici un aperçu de plus près de la Salad Box et de l’échappement 2019 que Luca Marini et Enea Bastianini utilisent cette année, ici sur la moto d’Andrea Dovizioso au test de Jerez 2019
L’une des plus grandes différences visuelles entre les GP19 et GP21 concerne l’aéro. De loin, le package aérodynamique du prototype 2021 est très similaire à celui de 2019, à l’exception du troisième composant aérodynamique qui a fait son apparition sur les carénages latéraux.
Ici, la Salad Box est effectivement différente, elle ne dépasse pas autant que celle de la version 2021.
Le package aérodynamique a légèrement évolué à partir de cela. La première différence notable est que les GP19 n’ont pas ce troisième élément aérodynamique plus bas sur les carénages latéraux. Deuxièmement, la partie supérieure des ailerons du prototype de Luca Marini a une surface légèrement plus petite que celle de la GP21, mais en général, le design est très similaire. L’autre différence est que l’ensemble inférieur d’ailerons vu ici présente une fente dans l’élément inférieur. Sur la GP21, elle a disparu.
Ainsi, en général, alors que Luca Marini et Enea Bastianini utilisent des prototypes dont le développement date d’il y a deux ans, ils partagent toujours une grande partie de leur ADN avec les prototypes d’usine. Ils ont peut-être un équipement plus ancien, un châssis jugé moins bon, un moteur moins puissant, et il leur manque les nouveaux développements aérodynamiques… mais les GP19 qu’ils pilotent sont toujours des machines de très haut niveau. Preuve en est avec les résultats de ces 2 pilotes : Luca Marini a obtenu son meilleur résultat avec une 12e place, quant à Enea Bastianini, il s’est hissé dans le top 10 avec une très belle 9e place. Pas mal pour les motos de deux ans, dans une catégorie où règne la course à l’armement.
Crédit photo : MotoGP.com