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KTM est à la fois le dernier constructeur arrivé en MotoGP et le nouveau vainqueur dans la catégorie ! Dimanche dernier, lors du GP de République Tchèque, ils ont réalisé la première étape de leur rêve, ils ont pu monter sur la plus haute marche d’un podium en MotoGP.

KTM est arrivé en MotoGP avec l’objectif clair de pouvoir faire évoluer un jeune pilote rapide de Moto3 pour remporter le championnat du monde de MotoGP. Avec leur victoire récente, ils ont fait un énorme pas en avant pour y parvenir.

En l’honneur de leur exploit, revenons sur les points marquants de leur histoire en MotoGP et les changements les ont menés là où ils en sont aujourd’hui.

Dans la première partie de ce retour en arrière, nous revenons au tout début de l’histoire ambitieuse de KTM en MotoGP.

 

 

L’histoire du MotoGP chez KTM commence officiellement en 2014, lorsque Pit Beirer a annoncé que KTM voulait rejoindre la catégorie MotoGP dès le début de la saison 2017.

Cependant, c’est au GP d’Autriche 2016 que KTM a vraiment commencé. La moto a été dévoilée lors de cet événement et il a été annoncé que Mika Kallio participerait à une wildcard lors de la dernière manche de 2016, à Valence.

Avec un moteur V4 et un cadre formé d’un treillis tubulaire en acier, la KTM RC16 était clairement un pur-sang dédié au MotoGP et rien qu’en la regardant, elle ressemblait fortement à la Honda de l’époque, mais elle est en fait assez différente.

Le cadre treillis en acier est notamment ce qui distingue la RC16 de toutes les autres machines du plateau MotoGP, étant la seule usine à ne pas adopter la conception traditionnelle du cadre en aluminium à double longeron.

 

 

Lors GP de Valence en 2016, Mika Kallio participe à la finale comme prévu. C’était la première fois que nous voyions la RC16 en piste dans le cadre d’une course, et non plus d’essais. Kallio se qualifierait en 20e position avec 2,6 secondes de retard sur le poleman, mais ils n’étaient derniers et c’était un énorme point positif pour KTM. En course, Kallio abandonnait suite à un problème d’électronique, mais malgré le manque de rythme et un abandon, c’était un début positif pour KTM.

 

 

À peine deux jours plus tard, KTM entamait sa saison 2017 au test de Valence. Pol Espargaro et Bradley Smith ont quitté l’équipe Yamaha Monster Energy Tech 3 pour prendre leur place en tant que premiers pilotes d’usine KTM.

Cette saison a marqué le début officiel de la vie de KTM en MotoGP et a rempli la promesse que Pit Beirer avait faite en 2014. Cependant, il était clair dès le départ que KTM avait du travail à faire. La RC16 était difficile à pilote, le moteur était puissant mais la moto était difficile à piloter. Des évolutions et adaptations ont été nécessaires avec l’électronique pour rendre le moteur de la RC16 plus fluide et ainsi pouvoir utiliser la puissance dont il disposait.

 

 

Lors du test de Sepang en 2017, avant le début de la saison, KTM a utilisé une évolution de leur châssis. La poutre principale a effectivement beaucoup changé. Elle avait été réduite à un seul tube en acier, plutôt que deux, car ils cherchaient à affiner la sensibilité et à calmer la RC16 difficile à piloter.

 

 

À mi-saison 2017, KTM avait pris un départ impressionnant ! Plusieurs points avaient été marqués par les deux pilotes et une progression constante de la réduction de l’écart de temps avec les top pilotes indiquent qu’ils allaient dans la bonne direction !

Les changements de châssis, les ajustements du bras oscillant, les progrès de l’électronique ont favorisé cette progression. Le carénage aérodynamique développé par KTM à mi-parcours de la saison 2017 a également beaucoup aidé. Après que Ducati ait commencé à repousser les limites de ce qui pouvait être fait avec l’aérodynamique sur les motos, KTM est entré dans le jeu.

Une chose avec laquelle KTM a eu du mal jusqu’en 2017 était d’utiliser le puissant V4 qu’ils avaient développé. Le carénage aérodynamique a aidé à réduire le wheeling, ce qui signifie que les pilotes pouvaient se concentrer davantage sur le contrôle de l’accélérateur et être doux pour s’assurer que le pneu ne patine pas.

 

 

Plus tôt dans cet article, nous avons vu le châssis avec lequel KTM a commencé la saison, et bien c’est avec celui-ci lequel ils ont concouru la majorité de la saison.

C’était un énorme changement, les poutres en treillis tubulaire avaient été complètement repensées. Ils n’avaient plus une seule grande poutre qui allait sur toute la longueur de la machine. Elle avait été réduite en diamètre, dans le but très probable d’introduire un peu de flexibilité dans le châssis pour améliorer le comportement en courbe.

La jonction dans la poutre que vous pouvez voir juste à l’arrière du carénage est l’endroit où le cadre se dirige vers le support moteur.

Une chose avec un cadre en treillis tubulaire est qu’il est beaucoup plus facile de fabriquer un tout nouveau châssis par rapport aux conceptions en aluminium à double longeron. KTM a utilisé ce luxe pour changer de cadre plusieurs fois jusqu’en 2017 alors qu’ils cherchaient à trouver les caractéristiques qu’ils voulaient pour leur moto.

Ce châssis représenté ici était certainement préféré à l’ancien. Une fois que les pilotes l’ont testé, ils en ont changé instantanément et ne sont jamais revenus à l’ancien design.

 

 

Alors que 2017 a vu KTM passer du fond de grille à se battre souvent pour le top 10, 2018 a été une année qui, sur le papier, semblaient avoir marqué le pas, mais cela ne pouvait pas être plus éloigné de la vérité.

En effet, 2018 a été une année difficile en termes de résultats, ils se sont moins battus pour le top 10 mais ils ont été beaucoup plus constants et ont presque toujours terminé avec les deux pilotes dans les points.

Au lieu d’énormes changements avec le châssis, KTM a utilisé 2018 comme une année pour travailler sur l’électronique et utiliser son puissant moteur. Une partie de cela était des carénages aérodynamiques. Cette conception est apparue au début de l’année mais n’a été testée que quelques fois avant d’être supprimée.

Les gens se demandaient si KTM serait en mesure de faire un grand bond en avant après avoir semblé stagner, mais comme nous le savons maintenant, 2018 a été une année de travail préparatoire, mettant dans les coulisses des progrès afin qu’ils puissent les utiliser dans le futur.

 

 

C’était un autre de ces designs aérodynamiques qu’ils ont essayés en 2018. Cela vous semblera probablement familier car il est très proche de celui qu’ils ont utilisé pour la saison 2019. Tout leur travail dans les coulisses a permis à KTM d’obtenir son premier podium en MotoGP lors de la dernière manche dans des conditions humides !

Alors, récapitulons un peu : KTM s’est lancé dans la cour des grands en 2016 avec l’intention de courir en 2017. Leur saison inaugurale a été un énorme succès, prenant de la vitesse au fur et à mesure et réduisant l’écart avec les meilleurs. D’énormes changements sur le châssis, l’électronique et le moteur les amènent à se battre pour le top 10 à la fin de leur première saison.

2018 peut sembler avoir été une régression, mais il était clair que KTM travaillait dur dans les coulisses pour améliorer la maniabilité de sa RC16. L’électronique est la moitié du jeu en MotoGP, donc la comprendre et savoir la régler est une des clés du succès.

Nous examinerons la saison 2019 et la première partie de 2020 dans la 2ème partie de ce dossier. 2019 a été une saison énorme pour KTM, une saison avec beaucoup de soucis mais aussi beaucoup de succès. Il y a eu des changements de pilotes et sur la moto, mais le chemin sinueux qu’ils ont connu en 2019 les a finalement menés au succès en 2020.

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