Les réglages d’un prototype MotoGP ne se limitent pas au moteur, au châssis ou à la suspension : pour gagner une course, chaque détail compte ! Sur route, nous utilisons peu le frein arrière, mais pour les pilotes de MotoGP, il leur permet régulièrement de stabiliser la moto et ainsi de gagner quelques précieux dixièmes de secondes.
Nous allons détailler quatre réglages de freins arrières différents, chacun avec des caractéristiques distinctes. Mais pourquoi ces réglages sont-ils si importants ?
En fait, la sensation sur la pédale de frein arrière est l’une des choses les plus importantes pour pouvoir l’utiliser correctement. Un pilote doit être capable de ressentir et de savoir quelle pression il exerce sur le frein pour être précis.
Pour ce faire, Valentino Rossi utilise la méthode traditionnelle consistant à nouer un élastique entre le cadre, en l’occurrence le maître-cylindre, et le levier, ce qui rend le levier beaucoup plus rigide à mesure que Valentino Rossi appuie dessus.
Il est équipé d’un ressort classique positionné sur l’axe du piston du maître-cylindre. La couleur du ressort indique sa rigidité, les pilotes essayant souvent des ressorts avec une résistance différente, jusqu’à ce qu’ils trouvent le plus adapté à leur pilotage.
Nous savons, par exemple, que Jack Miller aime un ressort aussi rigide que possible pour le frein arrière, car il a besoin d’autant de ressenti que possible.
Takaaki Nakagami aussi utilise un ressort pour améliorer sa sensation du levier mais on remarque également la présence d’une pièce supplémentaire sur le levier lui-même
Cette pièce rectangulaire boulonnée sur le levier est destinée à faciliter l’utilisation du frein arrière en cas d’inclinaison élevée. Les pilotes peuvent parfois avoir du mal à atteindre le levier lorsqu’ils sont sur l’angle maxi (aux alentours de 65°), ils choisissent donc d’avoir une surface supplémentaire, ce qui leur permet d’atteindre le levier plus facilement.
Álex Rins a un système similaire sur sa Suzuki, mais au lieu d’une surface rectangulaire, cela ressemble à un levier de frein à deux positions : une normale pour les lignes droites, et une plus courte pour l’utiliser en courbe.
On note également la présence d’un excentrique juste au-dessus du levier de frein, attaché via un écrou. Il limite la position haute du levier de frein arrière. Cet excentrique peut être tourné pour pousser le levier plus bas afin de mettre le circuit de frein arrière en pression pour se rapprocher du point de léchage des plaquettes (le point où les plaquettes entrent en contact avec le disque). C’est un réglage de confort, certains pilotes préférant une course de levier plus longue, avec une zone morte avant que les plaquettes ne touchent le disque, d’autres préférant une course de levier plus courte et une attaque plus immédiate.