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Lorsque deux motos se suivent, il existe un phénomène qui est favorable à celui qui est dans le sillage de l’autre et qui s’appelle l’aspiration. En ligne droite, cela peut être un vrai avantage ! Explications.

Pour ceux qui ne les regardent pas, et c’est dommage pour eux, on pourrait schématiser les courses de la catégorie Moto3 de la façon suivante : Une dizaine de pilotes sont régulièrement aux avant-postes et se battent comme des chiffonniers, se doublant en ligne droite aidés par le phénomène d’aspiration. Il est évidemment visible dans les autres catégories, telles que la Moto2 ou la MotoGP, mais les jeunes loups du Moto3 en usent et en abusent pour notre plus grand plaisir.

Parlons technique : l’aspiration est un phénomène dynamique fluide qui se produit chaque fois qu’un corps solide se déplace dans un fluide.

Une moto qui est en mouvement fend l’air et crée une zone de haute pression devant le carénage : les flux d’air se séparent et passent sur les côtés de la moto et au-dessus du pilote, créant une zone de basse pression avec une forte turbulence dans la zone arrière de la moto. En pratique, lors de son passage, le mouvement perturbe et entraîne le fluide de sorte que dans la zone arrière le fluide lui-même se déplace dans le même sens que son mouvement. Et c’est précisément le phénomène qui nous intéresse, ce vortex dans lequel l’air avance dans la direction de la moto.

Une moto qui se déplace dans la zone d’aspiration produite par celle qui la précède aura ainsi une diminution significative de sa traînée aérodynamique car elle se déplace dans une zone de dépression ou l’air se déplace dans sa propre direction. Cela engendre un effet similaire à la succion. Par conséquent, cela permet au pilote de la moto qui est derrière d’obtenir une vitesse plus élevée, et de l’utiliser pour essayer de dépasser le pilote devant lui.

La traînée aérodynamique est progressivement réduite à mesure que vous approchez du véhicule qui précède. Dans les circuits dotés de longues lignes droites, le phénomène d’aspiration, qui commence à être efficace à une distance d’environ 10 mètres, peut conduire à des gains de plus de 10 km/h.

 

 

Pour utiliser le phénomène d’aspiration pour les dépassements, il faut profiter de la réduction de la traînée aérodynamique à partir d’une certaine distance et en accélérant jusqu’à être le plus près possible de la moto qui est devant pour ensuite se décaler et profiter de l’élan nécessaire pour terminer le dépassement. Cette manœuvre est plus difficile avec les voitures qu’avec les motos, étant donné les dimensions latérales réduites de la moto qui permettent un changement de voie plus brusque. Un gros problème survient au moment où le pilote sort de la poche d’air dans laquelle il est resté protégé jusqu’à ce moment. Il semble heurter un mur et la moto devient très instable.

Néanmoins, rester derrière un autre pilote n’a pas que des avantages : en restant trop longtemps dans le sillage d’un adversaire, on risque la surchauffe du moteur qui dans cette zone n’est pas alimentée correctement par le flux d’air. Les pneus mais encore les freins pourraient également souffrir de surchauffe, surtout en MotoGP.