Hier, Michele Pirro a testé une fourche Öhlins en carbone. Dylan Gray, du site MotoGP.com a interrogé le technicien Öhlins sur cette nouveauté.
« C’est le dernier développement en matière de suspension de notre côté, et l’objectif est de réduire encore davantage les chronos par rapport aux matériaux conventionnels. »
Comment cela aide-t-il ? C’est une question d’allègement ?
« Exactement. Je veux dire que plus la moto est légère, plus elle va vite, aussi bien en accélération qu’en vitesse de pointe. »
Mais avec le poids minimum imposé de 157 kilos, est-ce plus une question d’enlever du poids sur l’avant pour le mettre autre part ?
« C’est absolument vrai. Donc on a fait une nouvelle fourche et ils peuvent plus facilement dispatcher le poids là où ils veulent sur la moto. »
A part sa fonction de suspension, quel est le plus gros problème que rencontre une fourche, car l’on sait qu’il y a beaucoup de forces en jeu ? (ndlr: là, Dylan Gray fait allusion à l’effet de la fourche qui se tord au freinage, et avec lequel les teams jouent abondement pour avoir une meilleure tenue de route)
« La force de freinage est le plus gros problème, sur la partie de la fourche qui tient les étriers, mais il y aura de nombreux essais et nous avons passé beaucoup de temps pour optimiser les fonctions. »
Avez-vous déjà des retours ?
« C’est un peu tôt. Mais c’est un clair avantage de poids, avec plus d’un demi-kilo économisé comparé à une fourche traditionnelle. »
Nous verrons bien ce que sera l’avenir de cette fourche composée de tubes classiques montés dans des fourreaux en carbone. En soit, il ne s’agit pas vraiment d’une révolution puisque Honda, en 1983, avait déjà présenté une fourche en carbone sur sa fabuleuse NR 3X entièrement fabriquée en carbone, titane et magnésium. La réalisation de sa suspension avant était toutefois à l’opposé de la fourche réalisée par Öhlins, avec des tubes en carbone dans des fourreaux en magnésium.
La Honda NR 3X était plus une vitrine
technologique qu’autre chose (cadre carbone, pistons ovales, etc)
et n’a jamais participé à une compétition, même si elle a engendré
par la suite la fameuse NR 500 monocoque qui, elle
non plus, n’a pas marqué l’histoire de la compétition par son
palmarès, bien que très (trop ?) sophistiquée. Mais ceci est une
autre histoire que nous vous raconterons peut-être un jour…