Suite à la petite erreur de l’envoyée spéciale d’Eurosport concernant Johann Zarco, nous nous sommes interrogés sur le fonctionnement du système qui permet d’afficher la nature des pneus des pilotes MotoGP à l’écran. Et, plus précisément, nous avons cherché à à savoir si un changement de pneu au dernier instant sur la grille de départ était pris en compte par le système.
Voici le résultat de notre travail.
Le système se base sur les TPMS (Tyre Pressure Monitoring System), ces petits objets en plastique à l’intérieur de la jante, au niveau de la valve.
À la base, ces TPMS permettent de connaître en permanence la pression du pneu et sa température intérieure. Le signal est transmis en temps réel par des ondes radio et peut être lu de la même façon quand la moto est dans le box, ou peut être enregistré à bord quand la moto roule.
Chaque TPMS a un numéro de série unique à quatre chiffres et identifie donc infailliblement chaque jante quand celle-ci passe sur l’une des quatre boucles de chronométrage enfouies dans l’asphalte de la piste.
Après chaque journée de montage de pneus, Michelin fournit à l’organisation une base de données comprenant numéros de série des TPMS, nom des pilotes et nature des pneus montés (tendre, médium ou dur, identifiés ) grâce à la lecture d’un Code-Barre affiché sur le flanc (Les pneus Michelin MotoGP ne comportent aucune puce RFID pour les identifier, car cela aurait imposé un portique de lecture en sortie de Pit-Lane, ce que Dorna ne souhaite pas ).
Voici un tableau de principe :
TPMS | Pilote | Jante / Pneu |
1234 | Zarco | Arrière / Tendre |
1235 | Zarco | Arrière / Médium |
1236 | Zarco | Arrière / Dur |
1237 | Zarco | Avant / Tendre |
Dès lors, les boucles enfouies dans le sol détectent à
chaque passage quelles sont les jantes utilisées, et le système
informatique permet alors de savoir à qui elles appartiennent et
quels sont les pneus montés dessus.
En cas de changement sur la grille de départ, le système
électronique le détecte dès le passage sur la ligne de départ et
d’arrivée, et peut ensuite l’afficher à l’écran.
On peut donc être certain que les indications affichées par Dorna sont fiables et que toute annonce contraire est sans aucun doute le fruit d’une erreur humaine.
Pour l’anecdote, lors du dernier Grand Prix des Amériques, la (charmante) journaliste d’Eurosport s’est sans doute laissée induire en erreur par une petite « astuce » du duo Johann Zarco/Guy Coulon.
En effet, il leur arrive parfois d’effectuer le tour de chauffe avec un pneu arrière déjà utilisé, pour ne mettre le pneu neuf que sur la ligne de départ, augmentant ainsi d’un tour sa durée de vie. C’est ce qui a été fait à Austin, mais avec un pneu arrière médium neuf, et non pas tendre, comme annoncé.
Crédit photos : Michelin & Dorna