La matinée débutait brillamment pour l’équipe Bardahl Evan Bros. qui plaçait ses deux Yamaha en tête de la première séance d’essais, Federico Caricasulo précédant en 1’33.882 son coéquipier Randy Krummenacher. Raffaele de Rosa positionnait la première MV Agusta à la troisième place, devant Jules Cluzel, l’une des R6 du GMT94.
Les Kawasaki occupaient ensuite les cinquième et sixième places, avec Hikari Okubo devant son coéquipier Lucas Mahias, pour le Puccetti Racing. Pour Luca Mahias, « J’ai un objectif cette année qui est d’être Champion du Monde. 2018 est terminé et mon but c’est 2019. On verra alors en milieu de saison ce qu’il en est. Je sais que si je fais du bon boulot, si je fournis un travail correct, j’aurai ma place chez Kawasaki pour 2020 et pour le futur. Maintenant c’est juste à moi d’assurer ». Lucas était victime d’une petite chute sans gravité en début de séance. Caricasulo tombait en raison d’un high side, sans se blesser.
Corentin Perolari se sentait bien accueilli au sein du GMT94 et réalisait le huitième temps de la première séance : « Je ressens le soutien de la part de toute l’équipe. Jules (Cluzel) est toujours présent pour m’aider et tout le monde est soudé. Il n’y a pas rivalité et il me tardait de commencer la saison pour grandir davantage. Nous débriefons chacun de notre côté, mais lorsque nous avons des questions, comme sur le braquet à utiliser ou encore les réactions de la moto, nous nous disons tout. Le GMT94 met en confiance. Jules est certainement l’un des pilotes les plus forts du mondial Supersport, donc c’est génial. Phillip Island, tout comme Buriram et Imola, était un circuit que je ne connaissais pas encore. Sur treize épreuves, il y a donc trois circuits sur lesquels je n’ai jamais couru ».
María Herrera débutait en mondial Supersport et se classait dix-septième de la première séance avec le team MS Racing. Parallèlement, l’Espagnole évoluera en Coupe du Monde MotoE au sein de l’équipe Ángel Nieto. « Mon but est de comprendre les deux motos et d’être compétitive à chaque course, expliquait Maria. Je pense que la MotoE est l’avenir. Elle doit encore progresser, mais il reste peu de chemin à parcourir. Sur la 600, je suis ravie, car c’est une machine que je connais et je suis certaine de pouvoir être rapide. Je n’ai aucune pression. Je suis bien ici, car c’est une catégorie que j’ai découverte l’an dernier et que j’ai beaucoup aimée. Je veux en apprendre davantage. Il y a des pilotes comme Mahias et Caricasulo qui ont beaucoup d’expérience et je suis convaincue de pouvoir progresser avec eux. »
Selon les pronostics de Christophe Guyot, fondateur du GMT94, « Il y aura neuf concurrents redoutables pour les victoires. En début de saison, j’en vois sept, puis neuf à partir de la mi-saison. Les sept sont Krummenacher, Caricasulo, Mahias, Cluzel, de Rosa, Viñales (Isaac) et Barbera. Il est sûr que Barbera sera un client aussi parce qu’il ne lâche pas. Il n’a pas réussi sur la Kawa en arrivant, mais là sur une Yamaha qui sera beaucoup plus facile à piloter, Barbera – qui n’est pas du genre à baisser les bras – sera forcément redoutable. Les deux que je ne vois pas gagner au début, mais qui vont monter en puissance sont Thomas Gradinger sur sa Yamaha YZF R6 du Kallio Racing, et Corentin Perolari. Les deux ont terminé la saison 2018 en faisant des places dans le top 5, même si Gradinger a été beaucoup plus discret car il ne fait pas des débuts de course tonitruants. Mais on peut noter chez lui une vraie progression. Je pense que ces deux jeunes pilotes devraient rejoindre les sept cadors à peu près en milieu d’année. »
Dans La Montagne, Jules Cluzel a parlé de ses objectifs : « Monter sur le plus de podiums possible et être enfin Champion du Monde ! Je suis encore passé à côté, en 2018, mais avec le temps j’ai appris à relativiser. J’espère que la chance tournera. Sinon tant pis, j’ai déjà le privilège de vivre de ma passion ». Jules subissait une petite chute dans le Doohan Corner deux minutes avant la fin de la première séance, heureusement sans gravité.
Résultats de la première séance :
Randy Krummenacher restait dans la même équipe Team Bardahl Evan Bros Yamaha, mais changeait de personnel : « Mon mécanicien en chef et mon ingénieur en électronique travaillent maintenant pour mon coéquipier Federico Caricasulo. J’ai deux nouvelles personnes, Manuel et un ingénieur en électronique qui était au GRT l’année dernière. Ils ont analysé le tout lors de tests à Cartagena et à Jerez. J’ai maintenant une meilleure perception de la moto que jamais. Je sais aussi où se trouvaient les deux principaux problèmes. Je suis actuellement le plus rapide sur la distance. Maintenant, je peux doser les temps au tour. L’année dernière, j’ai toujours dû rouler à la limite. Et je ne pouvais pas conduire aussi vite que les premiers. Ce n’est que le début, je dois avoir encore plus de confiance dans les réglages du châssis et de l’électronique ».
Dans la deuxième et dernière séance de la journée, Caricasulo et Krummenacher conservaient longtemps le commandement, tandis que Lucas Mahias s’emparait du troisième temps à 0.3 de son ancien équipier italien. A une demi-heure de la fin, on trouvait derrière ces trois leaders de Rosa, Cluzel, Okubo et Perolari. Jules Danilo tournait peu et se trouvait 21e, tandis qu’Hector Barbera (sur Yamaha cette année) occupait la neuvième position.
A 5 minutes de la fin de la journée, Krummenacher se portait à 0.01 de son coéquipier Caricasulo avec un chrono de 1’33.901. Puis le Suisse réalisait la meilleure performance dans son tout dernier tour en 1’33.820, avec une avance de 0.062 sur Caricasulo, 0.3 sur Jules Cluzel et 0.4 sur Lucas Mahias. Corentin Perolari se classait neuvième et Jules Danilo dix-neuvième.
Résultats de la première journée de test en Supersport :
Chronos de référence :
Record des essais : 1’32.545 par Sam Lowes (Yamaha) en 2013
Record du tour : 1’33.072 par Sandro Cortese (Yamaha) en 2018
Randy Krummenacher
Le GMT94 prêt à prendre son envol
Photos © worldsbk.com et GMT94 / Ci-dessous, la vie privée de Jules C. (photo © Esther Girando)