Tout comme à Phillip Island fin février, Jules a réalisé un très honorable parcours à Buriram, avant qu’un petit détail technique ne mette fin à ses espoirs au huitième tour alors qu’il pointait à 7 secondes du leader Jules Cluzel et à une demi-seconde de Lucas Mahias. Que pense Danilo de ses débuts dans cette catégorie ?
Tu t’es qualifié en 12e position sur 24 concurrents, sur la 4e ligne comme Ayrton Badovini, et avec devant toi sur la troisième ligne Lucas Mahias et Héctor Barberá. Pour ta deuxième course en mondial Supersport, étais-tu satisfait ?
« Oui car je pense que ça a été un week-end positif dans l’ensemble parce que j’ai été plus compétitif qu’en Australie. Pendant les séances, j’étais souvent dans les 10. Ensuite je dégringolais un peu en fin de séance et je me suis retrouvé onzième. Donc il y avait nettement un progrès de ce côté-là car avant j’étais plutôt aux alentours de la quatorzième place. C’est vrai que je m’étais plutôt bien qualifié en Australie (Ndlr : 12e), mais sur l’ensemble des séances c’était un peu moins bien, donc de ce côté-là je suis content.
« Ça faisait aussi du bien d’arriver sur une piste avec les mêmes réglages qui fonctionnaient en Australie. Donc il n’y a pas eu à la mettre « à l’envers » et ça nous a vraiment aidé.
« Sur les premières séances on a voulu assouplir un peu parce que la piste est différente de Phillip Island où les courbes nécessitent des ressorts durs. Mais au final ce n’était pas une bonne idée. On est revenus sur nos réglages de l’Australie, et ça pour moi c’est très rassurant parce que ça veut dire qu’on a trouvé un bon équilibre pour la moto, et que pour les courses qui viennent on n’aura pas à essayer de chercher des réglages trop particuliers. Ça sera juste à moi de m’adapter le plus rapidement possible au circuit ».
Après avoir terminé neuvième en Australie, tu étais de nouveau neuvième en Thaïlande quand ta moto est tombée en panne. Que s’est-il passé ?
« C’était une course un peu particulière parce qu’il y a eu un accrochage dès le premier virage. Sur la moto, je ne savais pas du tout ce qui s’était passé. En fait Rob Hartog s’est raté complètement sur le premier freinage, il est venu me toucher, ce qui a redressé ma moto, et j’ai touché Ayrton Badovini qui a chuté ensuite.
« Il y a eu tout de suite un écart avec le groupe de devant, ce qui est un peu dommage, parce que je pense que j’aurais pu les suivre un peu plus longtemps, le rythme étant plutôt en 1’38. Pendant les séances d’essais, j’étais capable de maintenir ce rythme-là.
« Malheureusement il y a eu tout de suite une cassure. J’étais avec Lucas Mahias qui, lui aussi, a essayé de remonter, mais il n’y parvenait pas. J’étais juste derrière et je voulais voir comment la course allait évoluer. J’étais vraiment à l’aise et je voulais économiser quelques forces.
« Tout à coup la moto a perdu de la puissance en sortant du premier virage. Au début, je me demandais ce qui se passait car je faisais vraiment attention à ne pas trop rester dans l’aspiration de Lucas car le moteur a vite tendance à chauffer. Mais en fait c’était un antiparasite qui a lâché sur un cylindre et j’ai dû rentrer au box.
« C’est dommage parce que je faisais une belle course. Par rapport à l’Australie, il y avait une nette amélioration. J’étais au contact de Lucas (Mahias) et il termine à 15 secondes, alors qu’en Australie j’avais fini à 29 secondes. C’est positif, ça va dans le bon sens, et j’espère que pour les courses suivantes on sera encore là dès le début du week-end. J’ai envie de progresser avec cette équipe et cette moto. C’est vrai qu’il y a beaucoup de Yam devant, mais je n’ai pas encore tiré le maximum de la Honda ».
Tu n’as disputé que deux épreuves jusqu’à présent en Championnat du Monde Supersport, mais quel est ton premier bilan ? Est-ce un championnat qui te plait ?
« Oui, c’est vraiment un championnat qui me plait. C’était ce qui me fallait : retrouver un peu de confiance. Je m’entends bien avec l’équipe. En fait, la bonne ambiance dans une équipe, ça joue parce que tout le monde est motivé et un pilote content est un pilote rapide, comme le disent les Anglais, mais je pense que c’est vraiment la réalité.
« L’équipe bosse dur. J’ai un bon package et j’aime bien ce championnat qui a un côté un peu plus familial. J’ai envie de progresser au fur et à mesure et de rentrer dans le top 10. J’y suis parvenu en Australie en course ».
En termes de plaisir de pilotage, tu préfères la Moto2 avec les Dunlop ou la Supersport avec les Pirelli ?
« C’est très différent, car mon problème avec la Moto2, c’était de trouver des sensations. On changeait énormément les réglages parce que les possibilités sont illimitées sur la Moto2. Par contre sur la Supersport on est arrivés à Buriram en n’ayant changé que légèrement les réglages, et on a donc tourné exactement sur la même base qu’en Australie. Je n’ai qu’à monter sur la moto, le pilotage vient maintenant naturellement.
« Il y a un point sur lequel je dois continuer de travailler : quand je passe un pneu neuf, j’ai tendance à être un peu gourmand sur les freins et ensuite je ne peux pas bien ouvrir les gaz en grand. Il faut exploiter le grip du Pirelli sur les trois premiers tours, et pour ça je vais devoir être un peu plus relâché en entrée de virage, freiner un peu moins tard pour tirer le maximum du pneu. Je pense que ce sera le prochain stade pour moi ».
Résultats de la course de Buriram :
Classement provisoire du Championnat du Monde :
Photos © CIA Landlord Insurance Honda, worldsbk.com