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Après avoir été bousculé et éliminé sur chute à Portimao par son principal adversaire au Championnat Sandro Cortese, Jules Cluzel a réagi parfaitement en remportant les deux courses suivantes à Magny-Cours et en Argentine. Il n’a plus que 6 points de retard et la grande finale s’annonce passionnante entre les deux hommes le samedi 27 octobre (la veille du Grand Prix d’Australie) à Doha à 16h30 heure française.

Jules, dimanche dernier en Argentine, sur la grille, la quatrième place derrière Lucas Mahias, Federico Caricasulo et Sandro Cortese était-elle satisfaisante ?

« Pour dire la vérité, non, parce que j’aurais bien aimé continuer sur ma bonne lancée du week-end, quand j’étais premier ou deuxième lors de chacune des trois séances d’essais libres et du warm up. Après, on s’est aperçu qu’on était moins bien lors des qualifications sur un tour. Ça a toujours été un de mes points forts personnels, mais pas avec cette moto, pas cette année.

« Je pense que les autres ont trouvé quelque chose sur un tour, ce qui nous manque mais qui n’est pas le plus important au final. Je me suis raisonné en me rappelant qu’à Magny-Cours je n’étais pas en pole (ndlr : troisième), j’étais dans les mêmes conditions. Ça m’a rassuré sur le fait qu’on allait quand même être performant en course et qu’il fallait rester motivé. »

En course, tu as pris immédiatement le commandement. Quelle était ta stratégie ?

« Ma stratégie était de faire de mon mieux, sans calculer, et d’être sur la même lancée qu’à Magny-Cours. J’ai essayé tout simplement de faire mon boulot, d’imprimer mon propre rythme et de faire une course intelligente. Et c’est cool parce que ça a encore marché ! »

A 5 tours de l’arrivée, tu t’emparais du tour le plus rapide en 1’44.119. Cortese voyait le danger et doublait Mahias pour la deuxième place. Mais tu avais réussi à creuser un écart de 0.9 sur l’Allemand. Cortese s’accrochait et réalisait le meilleur tour en 1’43.923. Il revenait à 0.5 de toi. Sandro progressait encore en 1’43.818, mais tu le maintenais pourtant quand même à 0.5. La course s’est-elle jouée à ce moment-là ?

« Sûrement. Il y avait des écrans géants sur le circuit, je voyais qui était derrière moi. Et j’étais panneauté aussi sur les écarts. J’ai essayé de rester concentré et de progresser au niveau du rythme.

« J’ai compris que c’était moi qui imposait le rythme. Pour le pilote qui est derrière, même s’il est à 2 ou 3 secondes, c’est toujours plus simple parce qu’il a un point de mire. Quand il était à 0.9 comme tu l’as dit, c’est là qu’il est remonté d’un dixième, puis deux dixièmes… Mais j’ai compris que c’était compliqué quand même pour lui, donc j’étais vraiment serein et surtout focalisé sur ma vitesse et le fait de ne pas faire d’erreur. »

Lors de la prochaine course finale au Qatar, tu vas arriver avec 6 points de retard. Le vainqueur marquera 25 points et le deuxième 20. Quelle attitude attends-tu des deux autres membres qui forment le carré d’as avec toi et Cortese, c’est-à-dire Lucas Mahias et Federico Caricasulo (vous quatre roulant sur Yamaha) ?

« Je m’attends à ce qu’ils aillent vite parce que ce sont des pilotes qui sont rapides. Lucas a été Champion du Monde et c’est un pilote rapide au Qatar. Caricasulo a soif de victoire.  C’est un pilote talentueux et un peu foufou.

« Mais je dois faire ma propre course. On espère qu’il se passera quelque chose, qu’ils seront là, qu’ils seront présents. Mais je préfère faire ma propre course et ne pas penser aux autres. »

Tu as terminé au Qatar 2e en 250 en 2009 sur Aprilia, 3e en Moto2 en 2010 sur Suter, 2e en Supersport l’an dernier sur Honda et 3e en 2014 et 2016 sur MV Agusta.

Sandro Cortese a fini 2e à Doha en 125 en 2011 sur Aprilia, 3e en 125 en 2009 sur Derbi et 3e en Moto3 en 2012 sur KTM. En 600, ses meilleurs résultats sont deux septièmes places en 2014 et 2015 sur Kalex en Moto2. D’après toi, auquel de vous deux ce circuit est-il le plus favorable ?

« Je ne sais pas et ce sera samedi soir que tout ça parlera. Même déjà dès le jeudi lors des essais. Maintenant, lui et moi on n’a jamais roulé dans les mêmes conditions sur les mêmes motos, donc on peut difficilement comparer. »

Madame Yasmeen Kahn, épouse de Vafi Khan et copropriétaire avec lui de ton équipe NRT, était présente avec toi sur le podium en Argentine. Pouvait-on en déduire que la situation financière était assainie ?

« Je ne veux pas répondre à cette question car je pense que mon point fort cette année a été de faire mon travail et de ne pas penser à tout ce qui pouvait se passer dans l’équipe. Je pense avoir bien géré ça jusqu’à aujourd’hui. »

Y a-t-il du nouveau concernant ta saison prochaine ? J’ai entendu parler de toi chez Puccetti Kawasaki en Supersport avec Lucas Mahias comme coéquipier.

« Je n’ai pas de souci à me faire au sujet de mon futur. Mais actuellement tout ce qui me concerne, c’est ce qui va se passer la semaine prochaine. »

Photos © worldsbk.com / Dorna, NRT, Jules Cluzel perso

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