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Vainqueur de 20 courses en Championnat du Monde Supersport, Jules est monté 47 fois sur le podium et a réalisé 21 pole positions. Il a également gagné à Silverstone en Moto2 en 2010 – la première année de cette catégorie en Grand Prix – sur une Suter de l’équipe Forward Racing. Décidément polyvalent, Cluzel s’est aussi classé deuxième à Silverstone en Championnat du Monde Superbike en 2013 sur une Suzuki officielle, 0.6s derrière Loris Baz, et devant une belle brochette composée d’Eugene Laverty, Johnny Rea, Leon Camier, Sylvain Guintoli, Tom Sykes, Marco Melandri et Carlos Checa.

Troisième du Championnat du Monde Supersport l’an dernier, Jules est actuellement troisième du classement provisoire après la course de Phillip Island. Il fait de nouveau partie du GMT 94 Yamaha, l’équipe de Christophe et Rémi Guyot, avec encore comme coéquipier, Corentin Perolari.

Comment vis-tu les premiers mois de ta fille Kimie, que vous avez eue Petra et toi en février dernier ?

« C’est super ! Par chance pour nous, le confinement a été positif parce que j’ai pu passer du temps avec toutes les deux. J’ai pu voir de près les premiers mois de sa vie et c’était vraiment très cool. »

« On a aussi eu de la chance de vivre cette période à un moment où on avait la nature autour de nous. Ça a été un moment stressant – c’est toujours un moment stressant – mais on a eu quand même un petit peu de chance. »

Comment gères-tu ton temps pendant cette période compliquée sur le plan sanitaire ?

« Je m’entraîne beaucoup ! J’en ai vraiment profité pour essayer d’améliorer encore un petit peu la récupération que je devais faire au niveau de mes jambes, par exemple, avec le blocage de ma cheville il y a un peu plus d’un an. »

« Je n’avais pas de soucis particuliers, mais j’en ai profité pour acheter un home trainer connecté. Ça m’a vraiment fait énormément de bien. J’ai fait une grande quantité de kilomètres, plus de 3 500 km en deux mois et demi. »

« J’ai donc pris beaucoup de force dans les jambes. C’était ce qui me manquait pas mal, et maintenant je me sens mieux. J’en profite pour faire du trial et d’autres choses de ce genre. Ça me permet de me changer les idées et de toucher à autre chose. »

« J’essaie de m’occuper en passant du temps avec ma fille, en faisant des choses, et en accumulant de l’énergie avant de ré-attaquer la saison.

As-tu été surpris de la compétitivité d’Andrea Locatelli, vainqueur à Phillip Island pour sa première course en mondial Supersport ?

« Oh non ! (rire) Son team* depuis l’année dernière nous rend la vie compliquée. Caricasulo et Krummenacher, je les connais depuis des années, avec des motos différentes ou avec les mêmes motos. »

*Bardahl Evan Bros. WorldSSP Team, l’équipe de Randy Krummenacher (Champion du Monde) et de Federico Caricasulo (vice-Champion du Monde) en 2019.

« On a été surpris l’année dernière. On n’a pas pu faire grand-chose. Et cette année, je ne m’attendais pas à… Si, en fait, peut-être que je m’attendais à ce que ça revienne à peu près à la normale avec le changement de règlement. Mais finalement non, ils ont toujours le même avantage qu’ils avaient l’année dernière. Et on ne comprend pas trop comment… »

Des motos relativement anciennes comme la Kawasaki ZX-6R et la MV Agusta F3 675 sont encore performantes, comme on l’a vu en Australie où Randy Krummenacher sur la F3 s’est qualifié deuxième à 0.1s de Locatelli, et Mahias sur la Kawasaki troisième juste devant toi. Tu montais en course sur la troisième marche du podium, de peu derrière Raffaele de Rosa sur sa MV. Comment expliques-tu une telle longévité ?

« C’est simple : c’est le règlement ! Ils ont égalisé le niveau des motos, diminué le niveau de la Yamaha pour remonter celui d’autres marques. Donc ils donnent des avantages aux autres pour niveler les performances des motos. »

« Le problème de cette manière de faire, c’est que ça dépend selon les années, quels pilotes sont sur quelles motos. Et c’est à moitié juste. C’est dommage pour nous, je pense, mais le problème c’est qu’il y a cet avantage sur la Bardahl, ce qui fait que ça coûte aux autres teams, comme celui de Kallio, nous et d’autres. Ils abaissent les performances de la Yamaha et nous on en subit les conséquences. »

Lors de la première course du championnat MotoAmerica, une Suzuki GSX-R600 officielle se qualifiait deuxième – pilotée par Sean Dylan Kelly pour l’équipe M4 Ecstar Suzuki – puis terminait sur le podium en course. Es-tu étonné que cette moto ne coure pas en Championnat du Monde ?

« Il est dommage que tous les constructeurs ne soient pas présents en mondial. Ce serait très positif. »

« Cela permettrait d’offrir aux spectateurs un plateau plus riche et plus varié. Et il y aurait une plus grande variété de matériel dans laquelle choisir pour les pilotes et les équipes. Ce serait également un plus pour la diffusion à la télévision. »

Comment envisages-tu la reprise du Championnat du Monde du 31 juillet au 2 août à jerez ?

« Je suis super excité et très content ! Nous allons avoir auparavant quelques journées pour notre préparation. La pression va monter crescendo, et on va essayer de progresser pendant les quelques journées que nous allons effectuer. »

« Personnellement je vais continuer de travailler comme je l’ai fait lors des trois mois de confinement, pour m’améliorer moi-même afin de progresser également. »

« Ensuite finalement on va tout donner sur la moto le 2 août. Ça va être une période très intense parce qu’on va enchaîner. On sera au Portugal la semaine d’après, et puis on continuera de nouveau fin août. C’est très excitant de savoir qu’on va enfin remonter sur la moto ! »

Calendrier provisoire :

1er et 2 août : Jerez

8-9 août : Portimão

29 et 30 août : Aragón

26 et 27 septembre : Misano

3 et 4 octobre : Magny-Cours

17 et 18 octobre : Barcelone ?

Photos © Yamaha, GMT 94, Jules Cluzel perso

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