Du décollage à l’atterrissage, Corentin Perolari a maîtrisé un envol spectaculaire en Thaïlande, projeté dans les airs par la moto au sol de Pedercini, exploit aérien qui ne fut pas sans rappeler celui de Jakub Kornfeil l’année dernière au Grand Prix de France.
Dans le cas de Corentin comme dans celui du Tchèque, la raison fut exactement la même, c’est-à-dire avec la moto du pilote qui le précédait qui se couchait devant sa roue avant et ne laissait aucune chance au pilote qui suivait. Pour ne pas chuter une fois redescendu des airs, il fallait bien sûr un peu de chance, mais aussi beaucoup d’adresse pour retomber sur ses roues.
Le plus fort est que Perolari, quinzième sur la grille, pointait 21e sur 23 à la fin du premier tour (donc après son décollage) pour franchir la ligne d’arrivée en 11e position sur 19 pilotes passant sous le drapeau à damier. A titre de comparaison, Kornfeil s’était qualifié deuxième, puis en course avait fait son vol plané au-dessus de la Honda d’Enea Bastianini à deux tours de la fin. Il s’envolait cinquième et terminait sixième. L’habileté du Français et du Tchèque mérite un grand coup de chapeau.
Corentin, comment se sont déroulés tes essais et ta qualification ?
« J’ai commencé par découvrir la piste que je ne connaissais pas. C’est un très beau tracé, avec deux ou trois endroits qui sont assez techniques. Donc j’ai mis un peu de temps à découvrir la piste.
« Après j’ai vraiment travaillé mon rythme de course pendant les essais, les qualifs et le warm-up. J’ai progressé dans ce domaine, parce que c’était ce qui me manquait. J’ai régressé un peu pour passer un step, parce que le rythme de course était vraiment important. »
Comment s’est passé l’incident ?
« J’ai pris un assez bon départ, puis dans le premier virage Badovini a chuté. Il était en plein milieu de la piste donc j’ai dû relever pour ne pas le percuter. C’est sa moto que j’ai percutée et ensuite j’ai fait un peu de cross. Je suis retombé sur l’avant un peu de travers, et ensuite j’étais loin du bord de la piste, à la sortie des stands. Je suis presque allé dans la terre, hyper loin de la piste. Ensuite je suite reparti loin derrière le dernier, puis je suis bien remonté ».
La suite de ta course a-t-elle été rendue plus compliquée par la moto abîmée ?
« Je ne me suis pas rendu compte sur le moment que j’avais perdu l’essentiel du carénage. Je m’en suis rendu compte à l’arrivée. En course, elle vibrait dans la ligne droite. »
Entre la victoire de Jules Cluzel et ton incident, le GMT94 n’a jamais eu autant de photos publiées en Supersport…
« Jules a obtenu une belle victoire. Il la mérite parce que c’est vraiment un bon pilote ».
Dans quel domaine as-tu le plus progressé depuis le début de la saison ?
« Mon rythme de course. Maintenant je parviens à faire mon meilleur chrono au huitième tour, alors qu’avant c’était au deuxième ou troisième avec des pneus neufs. Ça c’est vraiment important, ça va vraiment m’aider au fil de la saison.
« A la fin de l’année dernière, je roulais avec les premiers, et je pense que cette année ça va arriver vraiment plus tôt. Ça va payer ! »
Quel est ton premier bilan après deux courses ?
« Ces deux courses ont été un peu difficiles parce que je ne connaissais pas les deux pistes et j’ai connu de petits incidents. En Australie je suis parti dernier à cause de la pression des pneus, puis il y a eu cet incident en Thaïlande.
« Au final, j’en conclus que c’étaient deux bonnes courses car je suis sixième au Championnat et c’est hyper top. J’ai eu un peu de malchance, mais j’ai bien progressé sur mon rythme de course. Donc vivement Aragon ! »
Vidéo : Kornfeil au Mans
https://www.youtube.com/watch?v=-zrPfHm4VLg
Résultats de la course de Buriram :
Classement provisoire du Championnat du Monde :
Photos © Bikers Thailand et GMT94