Dorna Sports est la société espagnole qui gère les championnats MotoGP et WorldSBK.
Après avoir travaillé avec succès pour rendre le plus attrayant possible (on a bien 23 pilotes dont les 4 premiers en 10 points à la mi-saison), elle entend prendre des mesures de façon urgentes pour redorer le blason du second, dominé par Kawasaki et en désaffection auprès des passionnés.
Ainsi, dans une interview accordée à Cycle World, Carmelo Ezpeleta déclarait : « Le World Superbike est un championnat pour les motos de série. Dans le passé, c’était un championnat qui voulait rivaliser avec MotoGP, mais cela ne fonctionne pas. Vous ne pouvez pas concurrencer le MotoGP. Nous devons revenir à l’idée originale. Les règles doivent être modifiées pour la saison 2018. Tous les constructeurs conviennent de l’urgence de ces changements. Ils acceptent pratiquement d’adopter les règles du Superstock 1000 pour le Superbike et nous discutons de l’introduction de l’ECU unique comme en MotoGP. Aujourd’hui, les Superbikes sont plus des prototypes que des motos de production, ce qui n’est pas possible. Nous discutons de nombreuses possibilités avec les constructeurs. »
La première mesure est supposée être d’utiliser des moteurs strictement de série, dès l’année prochaine, ce que Gigi Dall’Igna trouve prématuré, dans ses propos reportés sur Corsedimoto : « Je trouve cela un scénario très improbable. Faire un tel changement radical pour la prochaine saison serait pour les usines un changement trop important. Je trouve difficile qu’un changement de cette taille puisse se faire dès l’année prochaine, il n’y a pas eu de discussions officielles au sein même de la MSMA mais un seul échange de vues informel entre les organisateurs et les usines. Sans aucun doute, un règlement encore plus orienté vers le Superstock contribuerait à réduire le coût du matériel et de la gestion, mais les usines qui ont une base de série non performante risqueraient de partir, donc un compromis pourrait de toute façon être nécessaire. »
Autre sujet de discussion, une ECU unique, comme en MotoGP. Kawasaki a proposé de mettre la sienne à disposition de tous, mais là encore l’ingénieur italien se montre prudent: « Je dirais non, car donner le monopole de l’électronique à une usine créerait des conflits d’intérêts inévitables. Si vous devez parler d’une seule unité et de son logiciel, je pense qu’il est plus probable que l’organisateur choisisse une plate-forme indépendante avec une unité de contrôle qui a un coût acceptable pour le SBK et peut-être un logiciel dérivé du MotoGP, mais simplifié autant que possible.Cela représenterait une plate-forme plus équitable et équilibrée pour tous. »
Moteurs de série, ECU unique et très probablement plus de pneus assimilables à des pneus de qualification : il est certain que les Superbike ne viendront plus marcher sur les plates-bandes des MotoGP, mais ce nivellement par le bas est sans doute le seul moyen pour rendre les courses disputées et attractives, ce qui, à long terme, est indispensable pour survivre…