La catégorie 250cc est vieille comme le monde, ou presque. Présente depuis le premier championnat du monde en 1949, elle s’est affirmée au fil du temps, jusqu’à devenir une antichambre pour la catégorie reine.
Au delà de ça, les 250cc possédaient un charme propre et
proposaient du grand spectacle. Vous aurez l’occasion de les
retrouver au sein de plateaux exceptionnels lors de la
Sunday Ride Classic les 11 et 12
juin sur le circuit Paul Ricard. Pour l’occasion,
passons en revue les grandes époques et les champions qui ont
jalonné cette catégorie, jusqu’aux KlassGP actuelles poursuivant
cette tradition du 2-temps.
Dans les années 1940, l’état de la production motocycliste est
varié. Lors du premier championnat, les cinq grandes cylindrées
populaires suivantes sont mises à l’honneur : les 500cc,
immédiatement labellisé « catégorie reine », les feu 350cc, 125cc,
side-cars sans oublier les 250cc. À l’époque, il n’est pas rare de
disputer plusieurs catégories simultanément. Dans tout cet univers,
la 250cc joue un rôle de « tampon », le chaînon entre la 125cc et
la 350cc. Ainsi, de nombreux pilotes ont été titrés en 125cc et
250cc la même année, mais aussi en 250cc et 350cc. C’est la
transition parfaite.
L’italien Bruno Ruffo, sur Moto Guzzi, est le premier champion du
monde 250cc en date. Dans un premier temps, les italiens dominent
largement, jusqu’à l’arrivée et l’explosion de NSU en 1953. Les
allemands, emmenés par Werner Haas (champion 125cc également en
1953), s’emparent de trois couronnes consécutives.
Contrairement aux 350cc et 500cc, les 250cc n’ont jamais été le
terrain de jeu privilégié de MV Agusta à la fin des années 1950.
Carlo Ubbiali, spécialiste des petites cylindrées, sera pourtant
titré trois fois, mais en rencontrant une concurrence coriace. 1961
marque l’avènement d’une nouvelle vague venue de l’Est. Les
japonais, débarqués en mondial quelques temps avant, raflent la
mise avec des pilotes de grand talent, tels que Mike Hailwood, Jim
Redman ou Phil Read. Cette implication donne de l’importance aux
250cc, que les japonais ne délaisseront jamais vraiment.
D’ailleurs, le britannique Phil Read, fer de lance de Yamaha, se
démarque comme l’un des meilleurs pilotes de l’histoire de la
catégorie et compte quatre succès (1964, 1965, 1968 et 1971), tous
acquis avec la même marque. À l’aube des années 1970, comment ne
pas évoquer la formidable bataille pour le titre 1972 entre les
regrettés Jarno Saarinen (Yamaha) et Renzo Pasolini (Aermacchi),
tragiques destins liés quelques temps plus tard.
Harley-Davidson, soucieux de conquérir un nouveau marché, racheta
50 % d’Aermacchi au début de la décennie. La maison italienne,
impliquée dans le sport, n’abandonna pas pour autant. Ensemble, les
deux marques montèrent un programme reposant sur Walter Villa,
prodige allemand, trois fois champion du monde 250cc
consécutivement de 1974 à 1976.
Par la suite, c’est la sensation Kork Ballington et plus largement
l’épopée Kawasaki qui frappe le monde des Grands Prix motos. Deux
doublés 250cc/350cc consécutifs pour le Sud-Africain en 1978 et
1979, suivis par deux nouveaux titres de Anton Mang chez les verts
en 1981 et 1982. L’allemand devient également le dernier champion
350cc de l’histoire. Désormais, cette catégorie supprimée, la 250cc
devient de facto l’antichambre des 500cc.
La décennie 1980 est plus que jamais le terrain de chasse des
japonais Honda et Yamaha. Si Jean-Louis Tournadre, Christian Sarron
et Carlos Lavado mettent la concurrence au diapason en 1982, 1984
et 1986, Anton Mang (encore lui) et Sito Pons font briller les
machines ailées.
En 1985, Spencer réalise l’impensable.
Doté d’une RS250RW d’usine redoutable en quart de litre, il réalise
un doublé historique 250cc/500cc, le seul de l’histoire. Cependant,
contrairement à une croyance populaire, ce n’est pas le dernier
doublé en Grand Prix. En 1968, Jorge Martínez s’emparait des
catégories 80cc et 125cc.
L’on observe un retour en force des italiens dans les années 1990,
porté par Luca Cadalora, Max Biaggi (quatre sacres consécutifs, un
record), Loris Capirossi et bien entendu Valentino Rossi en 1999.
« Le romain » Biaggi place Aprilia au sommet, spécialiste
des petits cubes, et remet au goût du jour la production italienne,
dépassée par les japonais depuis 15 ans.
En 2000, la France est à l’honneur. Yamaha Tech3 joue le titre avec
ses deux pilotes, Olivier Jacque et Shinya Nakano. La saison est
extrêmement disputée, jusqu’à la finale à Phillip Island. Ici, une
passe d’arme légendaire voit Jacque s’imposer d’un rien et empocher
le titre mondial au nez et à la barbe de son coéquipier, pour le
plus grand plaisir de ses supporters. Assurément l’un des grands
moments de l’histoire des 250cc et plus largement des Grands Prix
motos.
Les années 2000 verront l’éclosion de jeunes talents qui
concrétiseront plus tard (Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo et toute la «
génération espagnole » des années 1980) ou qui auront du mal à
transformer l’essai, Manuel Poggiali en tête. Face à l’explosion
des coûts et pour resserrer les écarts, la FIM prend une décision
radicale. 2009 sera la dernière saison des 250cc, bientôt
supplantées par les Moto2 à moteurs identiques.
Le japonais Hiroshi Aoyama figurera donc comme le dernier couronné,
et ce pour longtemps. En effet, les 2-temps n’ont pas la faveur des
instances et un retour n’est pas envisagé.
C’est pour cela que certains passionnés continuent de perpétuer
la tradition. Fondé en 2016 par Jérôme Krebs, le KlassGP réunit les
125 et 250 cm3 2-temps qui peuplaient les circuits jusqu’en 2010.
La catégorie GP rassemble les 125 et 250 compétition-clients (Honda
RS, Yamaha TZ, Aprilia RSW) tandis que la catégorie SP réunit les
modèles 250 issus de la route (Suzuki RGV, Aprilia RS). Un plateau
fourni qui rappellera de bons souvenirs aux passionnés.
Cette année, le KlassGP se produira lors de la Sunday Ride Classic
dans le cadre de son championnat. En plus des différents plateaux
250cc, l’histoire de ces 2-temps mythique vous donne rendez-vous
les 11 et 12 juin prochain sur le Paul Ricard !
Sunday Ride
Classic
www.circuitpaulricard.com
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