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On ne présente plus Jacques Hutteau. Après avoir été pilote du Continental Circus en 50cc et 125cc, il officie aujourd’hui dans le paddock MotoGP en tant que représentant du plus grand pétrolier français, mais les passionnés le connaissent avant tout pour les commentaires aussi pertinents qu’enflammés et les innombrables anecdotes qu’il a partagés sur Eurosport pendant de nombreuses années (voir par exemple la vidéo en fin d’article).

Ce que l’on sait moins, c’est que, un micro à la main depuis le paddock, les box ou la pitlane, il anime également tout le week-end de la Sunday Ride Classic, en alternance avec Arnaud Boudin qui officie en cabine.

En attendant de le rencontrer au Paul Ricard, les 11 et 12 mai, nous avons eu le plaisir de pouvoir lui poser quelques questions.


Jacky Hutteau, vous êtes un des 2 speakers officiels de la Sunday Ride Classic. Depuis combien de temps et pourquoi ?

« Je crois que c’est la 3e fois, sans compter les fois où je m’y rendais comme simple spectateur. Pourquoi ? Parce que j’avais envie de reprendre un micro, étant donné qu’on m’avait piqué le mien à la télé (rires). C’est une vraie passion pour moi. A titre anecdotique, une amie d’enfance me rappelait l’autre jour que quand on était gamins à Grigny, je montais sur une petite cabane des eaux de la Vanne et je commentais avec un micro imaginaire le passage des voitures sur l’autoroute du Sud, comme s’il s’agissait d’une course. J’avais oublié cela mais je devais être prédestiné pour avoir un micro. En fait, je me suis complètement gouré de métier : je n’aurais jamais dû faire le pilote (rires).

Pour redevenir plus sérieux, il y a eu la course des Klass 250 et j’ai demandé à Jean-Pierre Bonato si je pouvais commenter avec le speaker officiel la course des 250. Il m’a dit « bien évidemment ». Le samedi matin, Jean-Pierre me rappelle que la course a lieu dimanche et je me suis présente à Arnaud Boudin, le speaker officiel. Dans la cabine, je vois un micro HF. Je dis alors que ce qui serait super, ce serait d’aller interviewer les gars dans les box avec ce micro. J’ai donc eu le feu vert pour utiliser le micro, avec un bon stock de piles dans les poches. Et je n’ai pas arrêté : J’interviewais tout le monde dans les box ou dans le paddock, et je courais à chaque fois pour rendre le micro pour les podiums. Donc du bonheur absolu ! ».

On voit que c’est une vocation qui vient de loin. À ce sujet, on ne peut pas ne pas se poser la question : « comment avez-vous fait pour ne pas vous retrouver sur Canal + ? ».

« (Long silence) je n’ose pas dire que je ne m’en suis pas occupé. Disons qu’au début je n’ai pas voulu m’en occuper du tout, puis très tardivement on m’a dit que rien n’était fait, et j’ai bougé encore plus tard. Thomas Sénécal a eu la gentillesse de me rappeler pour discuter un petit moment, et j’ai alors compris que c’était déjà fait. Au début, je n’ai pas osé essayer car je pensais que le point de vue d’un vieux croûton n’intéresserait personne. D’un côté, je pensais qu’il fallait laisser la place aux autres, mais de l’autre, je ne vous cache pas que j’aurais bien aimé le faire de temps en temps. Après, le faire tout le temps aurait été compliqué avec mon boulot de pompiste itinérant ».

Effectivement, que ce soit à Eurosport il y a quelques années ou à la Sunday Ride Classic ces derniers temps, on voit bien qu’avec un micro, vous êtes heureux comme un poisson dans l’eau. Et là, magnifique transition, on découvre qu’on vous surnommait « la limande » à l’époque où vous pilotiez…

« C’est vrai que je n’ai jamais eu de mal à faire des plats-ventres malgré les petites cylindrées dans lesquelles je courais. Je le faisais naturellement et j’ai toujours compris que c’était un élément essentiel pour essayer d’aller un peu plus vite, surtout sur une petite machine. Ce n’est pas difficile et cela me surprend, voire cela m’agace quelquefois, quand je vois des gars qui se contentent de baisser la tête. Ça m’agace parce que se mettre à plat ventre, c’est vraiment des kilomètres/heure gagnés de façon totalement gratuite, et à chaque fois je remarque que Valentino Rossi, qui a couru en 125cc, a gardé cette habitude de se mettre le plus possible derrière le carénage, même en MotoGP. Rentrer les coudes, rentrer les bras, rentrer les genoux et même rentrer les pieds, c’est couillon mais tout ça parfait ta position et est donc intéressant ».

Bien, alors ce qu’on ne comprend pas, c’est qu’avec la passion évidente qui vous anime, alors qu’il y aura plus de 1000 machines en piste au Paul Ricard pendant le week-end, vous ne repreniez pas le guidon d’une tasse à café ou d’une 125 lors de la Sunday Ride Classic…

« (Rires) alors justement, on vient de parler de la position et j’aurais peut-être un peu de mal à la retrouver aujourd’hui, avec des articulations de plus en plus raides. C’est vrai qu’on me l’a proposé à plusieurs reprises mais je n’ai jamais vraiment osé re-franchir le pas. Cette année, Guy Coulon voulait me faire une petite surprise. Je crois que la machine n’est pas tout à fait prête mais, de toute façon, moi non plus car j’aurais sans doute plus de mal à rentrer dans ma combinaison. Et puis surtout, le casque, j’ai dû prendre la grosse tête car je n’arrive plus à rentrer dedans (rires). En vrai, il suffirait de faire retailler une combinaison et de me faire prêter un casque, mais ça ne va pas se faire car, sincèrement, j’ai presque plus de plaisir avec le micro et je crois que je serais complètement paumé si je remontais sur une moto de course. Peut-être un jour, mais je n’en suis pas sûr ».

La Sunday Ride Classic est un événement unique. Ceux qui s’y sont déjà rendus savent pourquoi, mais pour les autres, pouvez -vous nous l’expliquez ?

« Déjà, l’emplacement ! Le circuit Paul Ricard est un circuit mythique. C’est un circuit exceptionnel, un endroit magique. Cette année, avec une date plus tardive, j’espère que le climat sera avec nous, mais c’est sûr que descendre au Paul Ricard est déjà une grande bouffée d’oxygène. C’est un plaisir inégalable d’autant que le circuit a été complètement refait et le cadre est absolument exceptionnel.
Une fois cela dit, il y a effectivement un bon millier de motos à découvrir, la possibilité pour chacun de tourner avec sa moto après s’être inscrit, un village où on peut essayer des motos, et surtout les champions de l’époque qui sont complètement disponibles pour tout le monde, car le paddock est ouvert à tout le monde et chacun peut se balader là où il veut, y compris même dans les box. Tous les gens qui amènent leurs motos sont disponibles, et on y voit de grands noms ! Le public adore ça car on peut leur parler, faire signer des photos, faire des selfies, etc. C’est donc un moment unique et exceptionnel, d’autant que personne ne se prend la tête : tout le monde est sympa, tout le monde est souriant car tout le monde est heureux. Et encore, je ne vous ai pas parlé des courses où les amateurs qui ont pu acheter des motos de course de collection peuvent aujourd’hui courir. C’est tout un ensemble de choses qui créent une ambiance irremplaçable. Il y a aussi la course d’endurance qui se termine de nuit, la course ICGP dirigée par Eric Saul, la course Klass 250, celle du Ducati Club, les side-cars, etc. je suis comme un gamin devant tout ça. Il y a du monde partout, le paddock est archi plein et je n’ai jamais la possibilité de faire le tour complet et de rencontrer tout le monde. Le tout un tarif presque dérisoire ! Honnêtement, on ne peut pas ne pas y aller ! »

Cette année, outre les stars que sont entre autres Giacomo Agostini, Freddie Spencer ou Kevin Schwantz, on célébrera également l’année 69 qui est assurément mythique…

« Oui ! L’année de mon mariage, en plus… »

Et bien, nous sommes ravis d’apprendre que nous avons une chose de plus à célébrer au Paul Ricard, et c’est donc une autre excellente raison de nous y rendre, d’autant que vous nous garantissez le soleil…

« (Rires) complètement ! Je vous le garantis ! L’année dernière, c’est vrai qu’on a eu un peu froid mais la date avait été avancée. Il y a donc toutes les raisons d’être optimiste. Je ne manquerai donc cela pour rien au monde, pas même pour la manche Superbike à Imola où je devais aller et pour laquelle je me suis fait porter pâle ».

On vous y retrouvera donc avec grand plaisir, les 11 et 12 mai… Avec un petit bouquet de fleurs pour votre femme !

Horaires publics
   8h30- 23h le Samedi
9h00 – 18h30 le Dimanche

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Billetterie : www.circuitpaulricard.com