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Yamaha a développé dans le plus grand secret un prototype à trois cylindres turbocompressé qui pourrait donner le ton à la prochaine génération de motos pour répondre aux futures règles d’émissions.

La société a déposé une demande de brevet qui montre le nouveau prototype en détail et a également révélé une seule et unique photo de ce prototype lors d’une conférence technique expliquant les efforts de l’entreprise pour atteindre les niveaux d’émissions attendus selon les futures règles Euro 6, tout en améliorant simultanément performance et plaisir de conduire.

 

 

Le prototype est équipé d’un moteur à trois cylindres de 847cc, qui n’est pas sans rappeler celui de la MT-09. Mais là où le moteur de la MT-09 de 847cc présentait un alésage de 78 mm et une course de 59,1 mm pour atteindre 847cc, le prototype turbo a un alésage plus petit de 73 mm et une course plus longue de 67,5 mm pour créer un moteur plus axé sur le couple. Le turbo, soufflant à travers un refroidisseur intermédiaire pour réduire la température de l’air d’admission, permet d’atteindre une puissance proche de celle d’une supersport, avec 180ch atteints à 8500 trs/min tout en ayant un couple de quasi 175Nm disponible entre 3000 et 7000trs/min

 

 

Le turbo n’est qu’une des futures technologies du prototype. La moto utilise également l’injection directe de carburant et un système VVT (un calage variable des soupapes) pour l’admission et l’échappement.

Ce sont des technologies qui sont déjà familières en automobile et qui sont utilisées avec parcimonie en moto. Mais en alliant toutes ces technologies et en y ajoutant le turbo, le prototype de Yamaha fait d’énormes progrès en termes de performances tout en réduisant considérablement les émissions polluantes. La production de CO2 est environ 30% inférieure à celle des moteurs conventionnels avec des niveaux de puissance ou de couple similaires, tandis que les émissions de monoxyde de carbone, de NOx, d’hydrocarbures et de particules sont bien inférieures à la moitié des niveaux requis par les dernières normes d’émissions Euro 5.

Le turbo lag a également été un des problèmes que les équipes chargées du développement du prototype ont cherché à résoudre, la version définitive de cette moto atteignant 90% de son couple maximal en une seconde environ après l’ouverture de l’accélérateur à 3000 trs/min.

 

 

Ce prototype semble utiliser le châssis d’un MT-10. Avec plus de 50% de couple en plus et une augmentation de 12,5% de la puissance maximale, cela promet des performances nettement plus élevées que le MT-10, même si le prototype pèse environ 20 kg de plus que le MT-10 original.

Bien que le prototype respecte allègrement les normes d’émissions Euro 5, il y a de fortes chances que Yamaha attende que les règles Euro 6 soient définies avant d’aller de l’avant sur le projet. Il est donc peu probable que Yamaha transforme ce prototype directement en un modèle de série, mais il est clair que l’entreprise a confiance dans les technologies qu’elle utilise, notamment le turbo, l’injection directe et le calage variable des soupapes. L’année dernière, la société a également déposé des brevets pour un bicylindre turbocompressé, basé sur le trois cylindres de la MT-09 amputé d’un cylindre pour créer un twin de 565cc.

Suzuki développe également un bicylindre turbocompressé en ce moment, tandis que Honda a breveté des conceptions pour une version suralimentée de l’Africa Twin et Kawasaki n’est pas en reste puisqu’ils fabriquent déjà une gamme de modèles suralimentés, les H2.

Le turbo pourrait apparaitre sur nos routes dans un avenir proche !