Timur Sardarov est le PDG du constructeur MV Agusta et il est de nationalité russe. Un passeport difficile à vivre en ces temps de guerre, revenue sur un continent européen qui s’était convaincu d’en être à jamais préservée. Alors que tout ce qui se rapproche de loin ou de près à la Russie menée par Vladimir Poutine qui a engagé ses troupes en Ukraine est mis au ban de la communauté internationale, prendre position est une question de survie. Pour Timur Sardarov, c’est même plus que ça. C’est aussi une question d’honneur…
Le patron de MV Agusta a pris ses responsabilités et s’est positionné dans une conjoncture dramatique en exposant son point de vue sur les événements qui se déroulent en ce moment en Ukraine. On peut lire ainsi ce message engagé : « je ne me suis jamais senti aussi mal de ma vie, me sentant absolument dégoûté, honteux et trahi par cet acte de guerre horrible, stupide et cruel, d’un menteur petit d’esprit, envieux, cruel, vindicatif et paranoïaque, qui déteste son propre peuple et pense qu’il peut prendre le contrôle de notre voisin, un pays de 44 millions d’habitants avec un gouvernement démocratiquement élu, autrefois nos plus grands amis, tout en les torturant pendant 8 ans ! Les Russes n’ont jamais été aussi trahis par un dirigeant dans notre longue, difficile et fière histoire ! Il ne nous représente pas et nous le jetterons à la décharge de l’histoire ! ». On ne peut être plus clair sur ses sentiments…
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Timur Sardarov a une idée bien précise de la liberté
Timur Sardarov s’est impliqué dans MV Agusta avec celui qui en présidait la destinée Giovanni Castiglioni en 2016. À l’époque, la société italienne de motos âgée de 70 ans traversait une période de difficultés financières et Castiglioni cherchait un nouvel investisseur majeur pour aider à redonner à l’entreprise son lustre d’antan. Le Russe a commencé le processus d’injection dans l’entreprise du capital dont elle avait besoin pour surmonter ses malheurs, lui conférant finalement une participation majoritaire et le poste de PDG en 2018.
« Je suis tombé amoureux de la marque et j’ai été surpris de voir à quel point elle était sous-évaluée en termes de performances« , déclare Timur. « À l’époque, je dirigeais un petit incubateur technologique et j’ai décidé que je voulais assumer un rôle de leadership plus actif en tant que PDG de MV Agusta. » Il précise sur son état d’esprit : « les motos sont le nouveau symbole de la liberté. Je crois en la mobilité à deux roues. Je crois les motos symboliseront la liberté comme les voitures le faisaient autrefois. Les voitures ne symbolisent plus la liberté. Les motos sont le nouveau symbole de la liberté pour l’avenir ».
