Un total de 2.541 personnes sont décédées sur les routes de France métropolitaine en 2020, le bilan le plus bas enregistré depuis l’après-guerre sous l’effet de la crise sanitaire, selon les statistiques définitives publiées lundi par l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR). C’est le bilan affiné qui permet d’établir le taux d’accidents avec le recul nécessaire.
Fin janvier, l’ONSIR avait dévoilé les chiffres provisoires pour l’année 2020 en mettant en avant une baisse exceptionnelle de l’accidentalité sur les routes françaises. Ce chiffre, désormais définitif, est inférieur de 9 au bilan provisoire publié le 29 janvier. Mais les éléments variables dus à la pandémie et aux restrictions sévères de circulation faussent totalement le bilan qui restera une exception dans l’histoire de la Sécurité routière.
[Communiqué] Bilan définitif de l'accidentalité routière en 2020 : une baisse exceptionnelle du nombre des personnes tuées et blessées sur les routes françaises, dans un contexte de crise sanitaire qui a fortement limité la circulation ➡ https://t.co/9RnjeDz5Td pic.twitter.com/U19es2JtXW
— Sécurité routière (@RoutePlusSure) May 31, 2021
Depuis 1945, le nombre annuel de morts n’était jamais passé sous la barre symbolique des 3.000 (3.200 en 2019, – 22 %), mais ce bilan est à relativiser en raison de la réduction de la circulation causée par l’épidémie de Covid-19. Contraints, beaucoup d’usagers ont laissé leur voiture au garage durant de longues semaines, réduisant d’autant le facteur habituel de risque.
Ainsi, les chiffres définitifs font état d’importantes baisses concernant tous les indicateurs. Le nombre d’accidents corporels recule ainsi de 19% en un an, celui des blessés de 21% et celui des tués de 22% sur le territoire métropolitain. Au total, 2.541 personnes ont perdu la vie l’an dernier dans l’Hexagone.
Il va de soi que ces chiffres très positifs sont dus à la crise sanitaire qui a largement contribué à la réduction des déplacements des Français, même s’il y a une amélioration par rapport à 2019. Lorsque l’on compare les courbes du nombre d’accidents survenus en 2019 et en 2020, on constate ainsi deux énormes creux qui coïncident avec les périodes de confinement, tandis que les courbes se rejoignent très rapidement lorsque ces mesures ont été levées.
L’impact de l’évolution de la circulation liée à la pandémie est majeur sur la mortalité automobiliste : avec 1.243 tués en 2020, elle représente pour la première fois moins de la moitié de la mortalité routière totale.
La mortalité motocycliste (479 tués) baisse comme la moyenne, cumulant l’impact du confinement au printemps, habituellement signe de la reprise des sorties, et un temps pluvieux en juin et septembre.
Véritable épouvantail de la sécurité sur les routes, le nombre d’usagers « d’engins de déplacement personnel motorisés » (trottinettes électriques, gyropodes, etc.) tués a, lui, baissé de 30 % (7 morts), mais les blessés ont augmenté de 40 % (774).
Du fait de la crise sanitaire et des restrictions qu’elle a imposées, les déplacements de longue distance ont été fortement réduits, seuls les déplacements du quotidien ou de proximité ont été maintenus voire développés. Les Français ont passé l’été en France et la pratique de la marche à pied ainsi que du vélo a connu un certain engouement. Aussi, la mortalité cycliste (178 tués) est restée proche de celle des années précédentes, avec une baisse de 5%, à comparer à la moyenne nationale de 22%.
Source : ONSIR