Porsche vient officiellement d’ouvrir sa petite usine chilienne de production de carburant synthétique. Une collaboration que l’on doit surtout à de grands noms tels que Siemens Energy et ExxonMobil.
Porsche annonce officiellement l’ouverture de son usine produisant du carburant synthétique au Chili, un site qui est en fait le fruit de nombreux partenariats : Porsche n’est qu’une pierre de l’édifice, puisque l’on retrouve également le géant Siemens Energy, mais aussi le pétrolier américain ExxonMobil et le chilien ENAP. Bref, de grands noms de l’industrie qui se joignent à un constructeur aux intérêts tout trouvés. Porsche ne s’est pas lancé dans ce marché par hasard puisqu’il espère bien à terme fournir ces carburants à ses clients, mais aussi à s’en servir en compétition.
Porsche confirme que la production de ces carburants synthétiques a débuté au Chili avec une première phase pilote de 130 000 litres annuels. Un premier étage de la fusée avant d’atteindre les 55 millions de litres annuels d’ici le milieu de la décennie et les 550 millions de litres deux ans plus tard. Une montée en puissance exponentielle qui interroge toutefois sur les rendements et l’énergie consommée pour ce carburant. Le projet reste pour l’instant assez discret sur les détails techniques. Rappelons que l’usine va produire des carburants en se servant de la force du vent, soufflant visiblement 270 jours par an dans ce coin du Chili.
Une solution plus vertueuse sur le papier, à condition d’utiliser de l’électricité verte. En effet, la production d’un litre de carburant synthétique nécessite pas moins de 20 kWh d’énergie. Cela correspond à la consommation d’une voiture électrique circulant à 130 km/h sur une distance d’environ 100 kilomètres. De plus, la fabrication de ce type de combustible est encore coûteuse, alors que l’industrialisation se fait progressivement.
Résultat, le prix du carburant est très élevé. Il faut compter pas moins de 50 000 livres pour un bidon de 20 litres vendu sur le site de la firme, soit l’équivalent de 56 542 euros selon le taux de change actuel. Un prix totalement délirant, qui correspond à 2 825 euros du litre. Autant dire que le sans-plomb classique a encore de beaux jours devant lui. Néanmoins, Porsche espère de son côté pouvoir atteindre les deux euros du litre au cours des prochaines années, alors que la firme prévoit de produire jusqu’à 550 millions de litres de carburant d’ici 2026.