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Après un premier mandat marqué par un bras de fer sur la piétonnisation des voies sur berges, la maire de Paris s’attaque à la circulation du trafic routier dans tout le centre de la capitale. Le projet est d’instaurer cette « Zone à Trafic Limité » d’ici à mi-2022. Une concertation publique est ouverte.

Des grandes artères avec deux fois moins de voitures qu’en temps normal, des petites rues où piétons et vélos cohabitent sans presque se soucier de la présence de véhicules… Cette vision, déjà une réalité sur la rue de Rivoli depuis la fin du premier confinement, doit se généraliser d’ici à la mi-2022 avec l’instauration de la « zone apaisée Paris Centre et Saint-Germain ».

 

 

Ainsi, après les fameuses ZFE (Zone à Faible Emission), la maire de Paris envisage de créer dans le centre de la capitale française, une grande ZTL ou Zone à Trafic Limité afin d’apporter aux habitants un meilleur cadre de vie en créant des zones apaisées. Dans cette nouvelle zone, le trafic sera limité et la circulation réservée à certaines catégories de véhicules. C’est en tout cas ce que dit le document officiel publié mi-mai par les services de la ville.

Cette « Zone à Trafic Limité » (ZTL) a pour ambition « de réduire drastiquement le trafic de transit pour faire la part belle aux piétons, aux vélos et aux transports communs », a indiqué sur Twitter David Belliard, l’adjoint EELV chargé de la transformation de l’espace public à la manœuvre.

La ZTL est un outil utilisé par plusieurs grandes villes européennes comme Madrid, Milan ou Rome mais aussi françaises comme Nantes (2013-2013) et Grenoble (2018) pour diminuer le flux de véhicules en centre-ville.

180 000 voitures y passent chaque jour, c’est « dix fois plus que le nombre de voitures de celles et ceux qui y habitent », affirme David Belliard. « Il n’est pas question de supprimer tout le trafic » ni d’instaurer un péage urbain comme à Londres, a-t-il prévenu. « Les riverains, les personnes à mobilité réduite, les taxis, les artisans et commerçants du quartier, etc. pourront continuer à y accéder », assure l’élu écologiste. Selon lui, cette ZTL « se prête particulièrement au centre de Paris » car « c’est un quartier particulièrement bien desservi en transport en commun, où les habitants possèdent peu de voitures ».

En revanche, tous les véhicules qui passent par le cœur de la capitale sans s’y arrêter – le « trafic de transit » – devront emprunter un autre itinéraire ou un autre moyen de transport. Pour faire respecter les règles, la création de la police municipale parisienne tombe à pic, souligne le maire de Paris Centre, Ariel Weil, qui a fait de la suppression du trafic de transit un étendard de sa campagne en 2020 avec le slogan « Paris Centre n’est pas un raccourci ».

 

 

Pour mener à bien ce projet, la municipalité parisienne a d’abord lancé ce mercredi 12 mai une consultation citoyenne, ouverte à tous sur un site dédié. Là, tous ceux qui le souhaitent sont invités à donner leur avis sur le périmètre envisagé, les véhicules autorisés ou encore sur les objectifs attendus. La synthèse de cette consultation devrait être rendue en octobre.

Celle-ci devait alors permettre de « définir les contours de la zone à trafic limité dans le centre de Paris », de « préciser les catégories de véhicules autorisés à entrer dans le centre » et « d’identifier les rues qui devraient faire l’objet d’une attention particulière », peut-on lire sur le site de la consultation.

Un projet ambitieux qui s’inscrit, selon la municipalité parisienne, « dans un mouvement de reconquête de l’espace public au profit de nouveaux usages plus conviviaux ». Pour David Belliard, il s’agit surtout de mettre un terme au trafic de transit qui représente, d’après ses chiffres, « jusqu’à 50 % de l’ensemble du trafic » sur certains axes tels que la rue du Bac, quai des Grands Augustins ou vers Opéra aux heures de pointe du soir.

 

Infographie : LeParisien