Avec ce coronavirus, le monde a été mis sens dessus dessous et si l’avenir s’est à ce point flouté que l’on ne peut l’évaluer qu’au jour le jour, il nous donne l’occasion de vivre des moments historiques. Des instants surprenants, inimaginables il y a seulement quelques semaines. Ainsi cet événement inédit : le prix du baril de brut texan, le WTI, référence du marché américain, s’est littéralement effondré, passant même en dessous de zéro… D’où cette question : va-t-on bientôt nous donner de l’argent en faisant le plein ?
Qui aurait cru voir ça de son vivant ? Dans un nouveau millénaire qui aurait fait son deuil de l’énergie fossile, ce type d’événement aurait comme marqué le basculement définitif dans une nouvelle ère de civilisation. Mais cela a eu lieu au début de cette semaine. Quoi donc ? Un prix du baril de pétrole passant en-dessous de zéro dollar…
Imaginez la tête des magnats de l’or noir habitués à vivre la grande vie… Mais ils sont aussi victimes du coronavirus qui confine une population qui ne circule plus ou ne font plus rien circuler sur et autour de la planète. Certes, depuis, le tarif est redevenu positif, mais à un niveau tout de même très bas. Car la production se poursuit et les stocks débordent.
D’habitude, une baisse du prix du pétrole favorise l’économie en donnant un coup de fouet au PIB… Mais aujourd’hui, personne n’en profite car des milliards d’individus restent chez eux… En revanche, au vu des prix toujours affichés sur nos pompes nationales, on peut apprécier tout le poids des taxes sur notre plein quotidien. On ne connaîtra donc jamais le cas du Canada où des compagnies pétrolières en arrivent à payer les acheteurs pour se débarrasser de l’or noir dont elles ne savent que faire. Non, on ne nous paiera pas pour vider les cuves de la station, même avec un baril au début de la chaîne à un prix négatif…