En tant que sympathisant de longue date de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), Christophe Guyot a pris la parole lors de la manifestation organisée par celle-ci pour protester contre l’interdiction actuelle de pratiquer l’inter-files.
Aussi impliqué dans la compétition que dans la formation des jeunes, le patron du GMT 94 était donc tout indiqué pour donner son point de vue aux milliers de motards réunis sur l’avenue Foch à Paris ce samedi 20 février 2021.
Christophe Guyot : « Bonjour à toutes et à tous ! Parmi toutes les structures qui soutiennent ce mouvement, même si je ne suis pas du tout porte-parole aujourd’hui, il y a également la fédération Française de motocyclisme qui condamne également fermement cette mesure qui consisterait à nous interdire de rouler entre les files.
Bien sûr qu’il y a des conducteurs de deux-roues, pour ne pas dire de motards, quelques conducteurs de deux-roues qui utilisent cette facilité de manière parfois dangereuse et qui vont effrayer quelques automobilistes et parfois des motards. On le sait ! Mais au lieu de rentrer dans la formation, dans la pédagogie, dans l’enseignement, on est encore une fois dans la répression la plus totale ! C’est le pire qu’on puisse imaginer aujourd’hui, interdire cela, parce que c’est d’abord ce qui sauve. Cela fait partie de notre sécurité. Moi, je suis compétiteur : vous savez qu’une moto freine beaucoup moins fort qu’une voiture. On ne le sait peut-être pas tous. À Magny-Cours, on est à 260 dans la ligne droite avec une Superbike et des pneus slicks, et on va freiner à 200 mètres pour les meilleurs. On Formule 1, on est à 300 au même endroit et on va freiner entre 80 et 100 mètres. C’est incomparable ! Une voiture a beaucoup plus de surface de gomme au sol, donc demander à un motard de rouler dans le pare-chocs d’une voiture, c’est dangereux pour le motard ! Ça devrait être appris dès le permis de conduire ! C’est incroyable : il faut faire un stage post-permis pour apprendre à le faire ! Et ça, non seulement on ne doit pas l’interdire, non seulement il faut arrêter de nous dire « oui mais on vous le laissait faire », mais on doit le légaliser car cela fait partie de notre sécurité !
Je travaille avec des CRS pour des questions de sécurité routière, mais ces CRS là, eux, ils ne sont pas là pour interdire aux jeunes : ils viennent leurs permettre, ils viennent leur expliquer comment on peut se servir d’un deux-roues en sécurité et en respectant les gens qui sont autour d’eux. Et ces CRS là, ils n’interdiront jamais de rouler entre les files !
Tout ça pour dire que l’on vit des choses assez incroyables. Rappelez-vous qu’en 1932, dans « Le meilleur des mondes », Aldous Huxley écrivait que les dictatures parfaites seraient celles qui ressembleraient à une démocratie, celles dans lesquelles les esclaves auraient l’amour de leur servitude. Et si on est là aujourd’hui, c’est parce qu’on va refuser ça : on ne peut pas accepter de rentrer dans ce système, et en plus de ça, ne rien comprendre.
Il y a maintenant beaucoup de villes soi-disant écologistes, et c’est incroyable que ces villes là, petit à petit, demandent aux motards de payer le stationnement et ne permettent même plus de pouvoir rouler entre les voitures et désengorger le trafic. Comment peut-on être écolo et arriver à des choses comme ça : c’est incroyable ! »