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Afin de rendre la conduite plus sûre et plus autonome, la technologie rejoint les motos de série, avec de plus en plus d’aides électroniques disponibles. En 2020, BMW et Ducati ont présenté leur dernier système d’aide à la conduite : l’ACC ou Adaptative Cruise Control. Pour faire simple il s’agit ici d’un régulateur de vitesse capable de s’adapter en fonction de la distance avec un autre véhicule. Mais est-ce vraiment utile ? Est-ce dangereux ?

Une des dernières technologies qui fait son arrivée dans le monde du deux roues est l’ACC, pour Adaptative Cruise Control, ou Régulateur de Vitesse Adaptatif. Ce système est déjà présent depuis quelques années en automobile, et jusqu’à présent, seuls deux constructeurs ont présenté des motos équipées de radars : Ducati et BMW. Chez les italiens, la Multistrada V4 est équipée – en option – de radars à l’avant et à l’arrière, permettant l’activation d’un régulateur de vitesse adaptatif via le capteur situé à l’avant et un système de surveillance des angles morts utilisant celui placé à l’arrière. BMW a choisi de n’installer qu’un radar à l’avant du dernier R 1250 RT, en option au catalogue allemand. Cela signifie qu’il est également équipé d’un régulateur de vitesse adaptatif – permettant à la moto de suivre automatiquement le rythme du trafic devant elle sans avoir besoin de toucher l’accélérateur lorsque le système est engagé – mais pas de système de surveillance arrière.

Ce système est, a priori, très avantageux sur les GT avec lesquelles on peut réaliser de grands voyages. Mais est-ce un système vraiment sûr lors de la conduite dans un véhicule aussi vulnérable qu’une moto ?

Une grande aide à la conduite, sans pour autant remplacer le pilote

Ainsi, comme pour la plupart des technologies mises en œuvre dans le domaine des deux roues, ce sont des avancées qui sont déjà plus que testées dans les automobiles. C’est ce qui s’est passé avec l’ABS, que BMW a lancé sur son K-100 en 1988, et qui est désormais obligatoire sur les motos de plus de 125 cc. La marque allemande a également été la première à intégrer le régulateur de vitesse sur ses motos de tourisme, et depuis cette année, on ajoute désormais le terme « actif » à cette technologie.

 

 

Pourquoi actif ? Car le radar monté à l’avant permet de mesurer la distance par rapport au véhicule qui nous précède et fonctionne en conjonction avec le régulateur de vitesse de la moto pour maintenir une zone tampon totalement sure entre les deux.

Le radar avant peut également fonctionner comme un système d’alerte lorsque le régulateur de vitesse n’est pas utilisé, ce qui pourrait donner une alerte précoce si le véhicule qui vous précède ralentit brusquement ou si un autre obstacle sur la route apparait.

En plus de contrôler la distance avec le véhicule devant nous, il adapte la vitesse et la réduit lorsque nous allons entrer dans une courbe, grâce à la plate-forme inertielle.

C’était mieux avant ?

Oui, mais c’était mieux avant, sans toutes ses technologies qui nous envahissent ! Il est vrai qu’il existe d’autres méthodes pour obtenir le même effet. C’est le cas par exemple de l’Oxford Cruise anti-fatigue : il s’installe sur la poignée d’accélérateur et permet d’utiliser la paume de la main pour gérer sa vitesse. Encore plus archaïque, un autre système développé par Omni-Cruise permet le verrouillage de l’accélérateur : une pince maintient la poignée d’accélérateur dans une position qui aide à maintenir une vitesse constante sur le plat. Confortable pour les longs trajets mais pas très sûr au quotidien, car cela demande d’être manipulé !

 

 

Bien que ces systèmes mécaniques puissent être considérés comme des aides à la conduite, ils présentent également certains inconvénients, comme par exemple l’augmentation du temps de réaction en cas de freinage d’urgence ou en arrivant dans un virage, car ils demandent à être manipulés plutôt qu’à être désactivés via une simple pression sur un bouton au guidon.

Une technologie qui en annonce d’autres

Cela met en lumière une autre technologie : le freinage automatisé. Avec les meilleurs systèmes ABS déjà utilisés sur les motos, il ne sera pas difficile d’incorporer des systèmes qui aident le pilote lorsqu’il a besoin de freiner.

Avec une boite robotisée, on peut imaginer que si vous réglez le régulateur de vitesse à 130km/h sur l’autoroute, puis que le trafic ralentit jusqu’à l’arrêt, votre voiture à transmission automatique équipée de l’ACC pourrait bien être en mesure de s’arrêter complètement sans avoir besoin de toucher les freins, puis accélérer à nouveau lorsque le trafic recommence à bouger, sans avoir à appuyer sur la pédale d’accélérateur.

 

 

La technologie liée à la sécurité s’est avérée être un domaine en évolution rapide ces dernières années. Il n’y a pas si longtemps, l’idée même d’avoir un contrôle de la traction sur les motos était presque inimaginable. Maintenant, il est presque universellement adopté. La même chose s’applique à l’ABS (alors que BMW développait ce système depuis les années 1980, la plupart des constructeurs ont ignoré le potentiel de l’ABS jusqu’à il y a moins d’une décennie).

Ces jours-ci, aucun constructeur de moto ne veut être en retard en termes de technologie. En 2021, la technologie rejoint enfin les motos de série, initialement chez BMW et Ducati, mais il est à parier que d’autres constructeurs, notamment KTM et Kawasaki, se joignent bientôt à la bataille.