La Suisse lèvera son interdiction des courses sur circuit, sur deux et quatre roues, après plus de six décennies d’interdiction dans le pays européen en raison de sa réaction à un accident survenu en en 1955. Mais cela ne changera pas grand-chose au fait que la Suisse n’a pas de circuit, et qu’aucun projet n’est près de voir le jour.
En 1955, les 24 Heures du Mans se soldent par un désastreux bilan humain à la suite de l’accident impliquant le pilote Pierre Levagh : lorsque sa Mercedes est sortie de la piste lors de la célèbre course française cette année-là, elle a pris feu et, alors qu’elle commençait à se désintégrer en retombant vers l’extérieur de la piste, ses débris ont atteint la foule. Cet accident a causé la mort de 83 personnes et 180 personnes ont été blessées.
La Suisse, émue de ce tragique incident, décide alors de bannir toute compétition mécanique sur son sol. C’est pourquoi, depuis 1956, il n’y a jamais eu un seul Grand Prix en Suisse, une seule course, même de seconde zone, que ce soit à moto ou sur quatre roues.
La victoire de Manuel Fangio avec Mercedes au Grand Prix de Suisse de 1954 était donc la dernière compétition de course automobile à se tenir en Suisse, tandis que le Grand Prix motos s’était tenu pour la dernière fois un an plus tôt, en 1954, avec la victoire de Geoff Duke’s Gilera dans la catégorie 500.
En décembre 1958, après la suspension qui a commencé en 1955, l’Assemblée Fédérale approuve une nouvelle loi sur la circulation routière : à l’article 52 elle interdit toutes les courses de vitesse avec des véhicules à moteur, sur piste et sur route fermée, en présence du public. Par la suite, des courses de kart jusqu’à 250 cc, quelques courses de cote et des rallyes firent exception.
Au bout de 63 ans, cette interdiction a été remise en cause, après que la commission des transports du Conseil national a approuvé une révision de la législation régissant la circulation routière et proposé en même temps d’abroger l’ancienne disposition. Une ouverture justifiée par l’amélioration notable des circuits en termes de sécurité et la qualité accrue des véhicules de compétition.
Pour autant, va-t-on voir des courses et Grand Prix en Suisse ? Pas vraiment. Si l’article 52 devrait bien être supprimé d’ici fin juin, la Suisse ne veut pas pour autant envoyer un mauvais message : « la question qui se pose, alors que l’on parle protection du climat, environnement, bruit et durabilité, c’est de savoir si c’est le moment adéquat pour autoriser des compétitions en circuit avec des véhicules à moteur thermique » a commenté Simonetta Sommaruga, conseillère fédérale. C’est ce qui explique que seule la Formula E a eu droit à 2 passe-droits. Rappelons également que la Suisse n’a aucun circuit majeur et que les projets de construction n’ont jamais abouti.