pub

Tout comme celui de l’automobile, le secteur du deux-roues est affecté par le manque de matériaux pour la production de semi-conducteurs, avec des retards conséquents dans les expéditions et les livraisons. Les marques japonaises en souffrent plus particulièrement, mais la crise touche tout le monde.

Tout a commencé en mars dernier avec le porte-conteneurs Ever Given échoué dans le canal de Suez, et a posé les premiers problèmes à Ducati. Mais malheureusement, l’origine du problème est plus compliquée que cela. En effet, l’impact du Covid-19 sur le commerce international a laissé des conteneurs vides bloqués dans certaines régions du monde et une pénurie de ceux-ci là où ils sont nécessaires, faisant grimper les coûts d’expédition et entraînant des retards.

 

 

Ajoutons à cela une pénurie mondiale de semi-conducteurs qui découle d’un certain nombre de facteurs, notamment les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, qui ont conduit certaines sociétés d’électronique à accumuler des puces de fabrication chinoise, et la demande fluctuante des fabricants de technologies qui a été exaspérée par les divers confinements et restrictions adoptés dans divers pays du monde.

Mais en ce qui concerne les motos, cependant, le plus gros problème n’est pas tant celui de la production – même s’il y a eu des écueils dans les livraisons de certaines pièces, mais il est principalement lié à la logistique. Le problème concerne le transport de marchandises en général et s’est déjà fait sentir au second semestre de l’année dernière en raison de l’urgence sanitaire.

Dans un premier temps, les opérations de chargement et de déchargement ont été retardées en raison des nouvelles restrictions sanitaires, et parfois en raison du manque de personnel. Ensuite, certaines marchandises sont restées bloquées dans les entrepôts et la planification a été ignorée, et lorsque la production a repris, les conteneurs ont commencé à manquer à l’appel.

 

 

Les constructeurs Japonais en souffrent particulièrement. En réalité, c’est une question qui concerne tout le monde (les constructeurs européens, et en particulier italiens, produisent de nombreux modèles en Thaïlande ou sur les marchés d’Extrême-Orient), mais ce sont les Japonais qui ont d’abord rendu l’affaire publique.

Yamaha, par le biais de son Directeur Européen, Eric De Seynes, a déclaré : « Maintenant que nous entrons au cœur de la saison 2021, les effets à long terme de la pandémie de coronavirus sur la chaîne d’approvisionnement deviennent évidents et la rendent difficile pour remplir notre devoir fondamental de mettre à disposition une quantité suffisante de produits via le réseau de concessionnaires ».

Ses déclarations ont été suivies de celles de Kenji Nagahara, PDG de Kawasaki Europe : « Un certain nombre de facteurs affectent actuellement nos usines en termes de fourniture de pièces et de matériaux. Comme de nombreux autres fabricants de motos, nous avons été frappés par la grave pénurie de semi-conducteurs qui sont un composant essentiel de nombreuses motos de notre gamme et font partie intégrante des systèmes de base tels que les systèmes de freinage ABS », a-t-il déclaré.

Ainsi, en l’absence de ces matériaux précieux, les constructeurs se retrouvent contraints de faire des choix impactant la production : Peugeot a ainsi annoncé suspendre l’installation de ses compteurs numériques sur les 308 pour revenir aux bonnes aiguilles analogiques. Plus grave encore, Jaguar Land Rover a annoncé la fermeture de deux de ses trois usines au Royaume-Uni tandis que Daimler a mis 20.000 salariés au chômage partiel.

Il va falloir être patient avant de recevoir sa nouvelle moto…