C’est un dossier qui est un point de divergence, un sujet sensible et brûlant depuis déjà 2007, mais aussi un nœud gordien qu’il va falloir trancher. Il s’agit du contrôle technique des motos et des scooters que l’Europe veut dans tous ses États membres en 2022. La Belgique vient de céder, ce qui rouvre la question en France, avec ou sans coronavirus…
La France a une particularité au sein de l’Europe : elle est le seul pays à ne pas avoir encore validé le contrôle technique des motos, des scooters et des quads, imposé par l’Union européenne. Une spécificité assumée depuis que la Belgique a cédé sur le sujet qui doit être clôt, avec l’adhésion de toute la communauté, en 2022.
Selon la directive européenne, l’instauration d’une procédure de contrôle technique a pour objectif de réduire les risques d’accident. Les propriétaires devront, comme le font les automobilistes, faire vérifier les éléments de sécurité (frein, éclairage, pneus, direction, structure du cadre, pollution sonore et émission) de leur engin dans un atelier agréé. Comme pour les véhicules équipés de quatre roues et d’un volant, ces contrôles devront être faits tous les deux ans pour les véhicules de plus de 4 ans.
Une question qui réveille les passions. Car elle aurait dû être réglée depuis qu’en 2015, le Comité interministériel de la sécurité routière pour une entrée en vigueur en 2017. Mais le mécontentement des motards a été réel, si bien que la mise en place du contrôle technique a été repoussée aux calendes grecques. Pour la Belgique, ce sera pour le 1er janvier 2022.
A la contestation sur le principe même du contrôle s’ajoute aussi un doute sur sa faisabilité. Le maillage territorial des centres agréés n’est pas considéré comme suffisant pour éviter au motard des centaines de kilomètres pour se mettre en conformité.
Cependant, il existerait une porte de sortie avec cette mention de la directive honnie : « les États membres peuvent exclure ces véhicules des tests s’ils présentent des mesures de sécurité routière efficaces de remplacement, en tenant compte en particulier des statistiques des cinq dernières années sur la sécurité routière. » Donc, avoir moins d’accidents peut permettre d’échapper au contrôle technique. Justement, la mortalité des motocyclistes est en baisse. Et en cette période de confinement, on peut envisager une nouvelle désinflation…