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Face à la pénurie de composants électroniques, l’Union Européenne s’apprête à présenter un plan d’action. Appelé Chips Act, il doit permettre à l’Europe d’être « le leader de la prochaine génération de puces ». Aussi, l’Europe tentera de se démarquer des pays asiatiques en investissant la belle fortune de 43 milliards d’euros dans la production de semi-conducteurs sur notre continent.

La crise des semi-conducteurs a durement frappé le secteur automobile, imposant un ralentissement de la chaîne avec lequel beaucoup, y compris les clients et les fabricants, sont encore aux prises. Elle explique les retards de production ressentis notamment dans le secteur de la moto.

Liée à la pandémie de Covid-19, la pénurie de composants électroniques continue de sévir à travers le monde. L’Europe n’échappe pas à cette crise industrielle qui pénalise de nombreuses industries et affecte de nombreux produits, dont le secteur automobile, et à fortiori la moto, mais également le secteur informatique, incluant les smartphones. Depuis plusieurs mois, la Commission Européenne insiste sur l’importance des semi-conducteurs, estimant qu’ils « sont au centre de forts intérêts géostratégiques et au cœur de la course technologique mondiale ».

Actuellement, l’Europe ne pèse que 10 % de la production mondiale de semi-conducteurs et se montre très dépendant de l’Asie. En septembre dernier, la présidente de la Commission européenne avait d’ailleurs déploré cette situation. « Nous sommes dépendants des microprocesseurs les plus avancés fabriqués en Asie. Il ne s’agit donc pas seulement de notre compétitivité. L’enjeu est aussi notre souveraineté technologique », expliquait Ursula von der Leyen.

Approuvé ces dernières heures par la Commission Européenne, le Chips Act pourrait résoudre le problème, ou du moins qu’il ne se reproduise à l’avenir, grâce à la mobilisation de plus de 43 milliards d’euros pour la production, en Europe, de semi-conducteurs, ces composants vitaux pour toute la filière automobile, mais pas seulement. Des fonds qui devraient rendre l’Europe indépendants vis-à-vis de l’Asie et notamment vis-à-vis de Taïwan, de la Chine et de la Corée du Sud, leaders incontestés de la production de puces et de semi-conducteurs.

L’annonce de ce projet revêt une importance capitale pour un continent qui souhaite produire beaucoup plus sur son sol. Outre la pénurie de composants qui rappelle que les puces sont partout, l’Europe ouvre les yeux sur les risques de rester trop dépendante d’autres grandes puissances.

« Ce sont 15 milliards d’investissements publics et privés supplémentaires d’ici 2030, en plus des 30 milliards déjà prévus par la Next Generation Eu, par Horizon Europe et par les budgets nationaux », a expliqué la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, qui a ensuite ajouté : « Le Chips Act va changer les règles du jeu ». Comment ? En augmentant notre résilience aux crises futures et en nous permettant d’anticiper et d’éviter les perturbations de la chaîne d’approvisionnement.