pub

Les motards de l’île de France, déjà confrontés quotidiennement à la saturation complète du réseau et à la dégradation scandaleuse de ses infrastructures routières, sont maintenant soumis aux restrictions ‘Paris 2024″ dues aux Jeux Olympiques. Faisons le point sur la situation…

Depuis lundi dernier, les voies réservées olympiques siglées « Paris 2024 » leur sont donc interdites, tout comme aux automobilistes, créant de gigantesques bouchons malgré la circulation moindre en cette période de vacances. La liste de ces voies, accessibles aux seuls véhicules des personnes accréditées, taxis, véhicules de transport en commun, véhicules destinés à favoriser le transport des personnes à mobilité réduite et véhicules de secours et de sécurité, est visible ici.

Utiliser une partie des 185 kilomètres de ces voies reliant les  les 26 sites de compétition et 25 lieux d’entraînement vous expose à une contravention de quatrième classe, soit à une amende de 135 euros, minorée à 90 euros en cas de paiement dans les 15 jours. L’opération, dont nous ne jugeons pas la légitimité, est globalement prévue du 15 juillet au 13 août puis du 22 août au 11 septembre, afin de couvrir les jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques, sans horaires aménagés: les voies sont interdites 24h/24  et contrôlés par des radars lisant les plaques sur le périphérique parisien !

Contraignant ? Enervant ? Peut-être, mais c’est pour la bonne cause et on pourrait prendre les choses avec plus de pondération si une mesure supplémentaire n’était pas venue mettre en danger la vie des motards !
Au lieu de respecter une certaine logique et d’accorder à ces derniers l’autorisation d’utiliser ces voies (après tout on a rarement vu des motos ralentir des voitures, fussent-elles remplies de breakeurs ou de golfeurs…), le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, qui a en charge la responsabilité de ces voies durant cette période, a expliqué fin juin que les motos devraient pratiquer l’interfile (expérimentation dans 21 départements prolongée  jusqu’au 14 septembre dans les mêmes zones et sur les mêmes axes qu’initialement prévus) en se décalant d’une voie sur la droite, c’est à dire majoritairement entre la première et la deuxième file.

Nous considérons qu’il s’agissait d’une mesure aberrante, les changements de files étant mathématiquement beaucoup plus nombreux qu’à l’habitude, ne serait-ce que par l’insertion et la sortie des véhicules autorisés dans la file autorisée.

C’est sans doute ce qu’ont dû se dire aussi certaines autorités et un communiqué de presse de la Sécurité Routière publié le 11 juillet interdit dorénavant l’inter-file sur les routes comportant une file réservée.

« En effet, avec les Jeux olympiques et paralympiques, la circulation sera très dense et les cisaillements d’axes par des véhicules de grande capacité seront très nombreux sur les 185 km de voies réservées à la circulation des véhicules accrédités pour transporter les athlètes, les délégations officielles, les véhicules de secours et de sécurité, les taxis, les ambulances ou encore les transports en commun (circulant dans le cadre d’une mission de service public) et les journalistes accrédités.
Afin de garantir la plus grande sécurité des deux-roues et trois-roues motorisés, la CIF sera donc interrompue sur les routes accueillant les voies réservées JOP. »

Sans doute mal informés devant ces errements, 400 conducteurs ont été verbalisés dès le première jour de mise en fonction du dispositif, avec une « tolérance zéro » comme ligne directrice.

Dernière « bonne » nouvelle, les voies réservées olympiques et paralympiques devraient être pérennisées sur le périphérique, l’A1 et l’A13 à terme après les Jeux Olympiques en 2025, afin d’améliorer les temps de parcours des transports en commun et de favoriser le covoiturage. On appellera ça les voies « Héritage »…

Nous rappelons simplement aux autorités que tous les motards ne possèdent pas une Honda Riding Assist ESV 2.0 !