La Sunday Ride Classic, évènement incontournable pris d’assaut par les passionnés, est de retour le week-end des 18 et 19 mai 2024 pour une édition qui s’annonce déjà exceptionnelle. D’années en années, le nectar de la moto ancienne se rejoint à la SRC sur le non moins mythique Paul Ricard, dans le Var, pour y célébrer nos machines préférées. Et, bonne nouvelle, la billetterie est ouverte !
À la SRC, les motos sont très importantes. Bien sûr, c’est ce pourquoi les gens se déplacent, mais l’écrin dans lequel se déroule la mythique concentration est tout aussi légendaire. Le Paul Ricard, ou Castellet, est connu de tous les passionnés. Venir à la Sunday Ride Classic, c’est aussi entrer dans ce havre de passion, si cher à l’histoire des sports mécaniques. Voici son histoire.
Son nom vous dit forcément quelque chose. Pour rappel, Paul Ricard n’est autre que le créateur de la fameuse boisson spiritueuse du même nom. Jusqu’à sa disparition en 1997, il s’était fait connaître pour son mécénat. Il finança un club de rugby à Marseille, un observatoire de la mer en Méditerranée et bien sûr, un circuit non loin de Signes dans le Var, commune dont il fut maire de 1972 à 1980.
Comme souvent, le tracé était initialement un aérodrome, utilisé depuis 1962. Puis, quelques temps plus tard, l’idée de concevoir un circuit germa dans l’esprit de Paul Ricard. Le projet était titanesque ; on désirait alors une piste des plus sûres en vue d’accueillir de grands événements mondiaux. Les pilotes du moment Henri Pescarolo et Jean-Pierre Beltoise aidèrent à sa conception pour s’assurer de ses qualités. Charles Deutsch, célèbre ingénieur cofondateur de DB était aussi au dessin.
Les infrastructures sortent de terre en un temps record. Le 19 avril 1970, le Paul Ricard est enfin ouvert. Le circuit est relativement différent de ce que nous connaissons aujourd’hui, mais déjà, la fameuse ligne droite du Mistral trône magistralement à l’opposé des stands. Il s’agit d’un bout droit long de 1,8 km, qui met à rude épreuve les moteurs mais aussi les esprits. Au bout, on trouve la non moins connue courbe de Signes, toujours très impressionnante. Autre particularité ; la piste est plus large qu’ailleurs pour des questions de sécurité.
Tout le monde s’accorde à le dire ; le circuit est à la pointe. Dès 1971, les Formule 1 s’y arrêtent au détriment de Charade. Jusqu’en 1990 – avant le retour de 2018, Dijon Prenois et le Castellet se partagent l’accueil du Grand Prix de France de Formule 1. Les spectateurs présents au Paul Ricard ont assisté à quelques moments mémorables ; peut-être y étiez-vous. Entre autres, le quadruplé français de 1982, ou encore les prestations légendaires d’Alain Prost à la fin des années 1980. Les plus sages d’entre vous se rappelleront peut-être de l’attaque suicide d’Emmerson Fittipaldi sur le héros du jour Jody Scheckter en 1973, qui créa la controverse.
1973 est aussi l’année ou furent introduites les motos de Grands Prix. Même s’il s’installa moins durablement qu’en Formule 1 dans cette catégorie (en raison de la présence du circuit du Mans, principalement), il n’en restait pas moins incontournable, et ce jusqu’en 1999, soit 13 éditions en 26 ans. En 1978, c’est le Bol d’Or, plus vieille course d’endurance de 24 heures en France qui arrive. C’est le début d’une histoire mythique, car bien que le Paul Ricard n’ait pas toujours été la terre d’accueil du prix, c’est bien à ce tracé qu’on associe naturellement le Bol d’Or. De 1978 à 1999, plus qu’un évènement, c’est une culture qui s’y crée.
La fin des années 1990 marque le premier déclin du circuit. Magny-Cours, dans la Nièvre, avait été introduit dès 1991 au calendrier de la Formule 1. La piste bourguignonne fut aussi sélectionnée pour accueillir le Bol d’Or, tandis que Le Mans se charge du Grand Prix de France moto, jusqu’à nos jours. Racheté sous l’impulsion de Bernie Ecclestone en 1999, le Paul Ricard évolue.
Les propriétaires veulent profiter de son profil singulier pour le transformer en immense circuit d’essais. Les configurations se multiplient (on en dénombre pas moins de 247), et il porte désormais le surnom « HTTT », ou « High Tech Test Track » dédié au perfectionnement des voitures et motos. Le public ne peut plus s’y rendre, mais pas pour longtemps.
À la fin des années 2000, un nouveau vent souffle sur le var. L’objectif est simple : faire revenir des grands événements sur le Paul Ricard. Pour commencer, on tâte le terrain avec l’oublié FIA GT, et l’aménagement de zones spectateurs. Au fur et à mesure des années, le circuit retrouve des couleurs littéralement ; Le Bol d’Or revient en 2015, et la F1 est prévue pour 2018, dans le cadre d’un projet gouvernemental datant de 2011. Il est immédiatement reconnaissable à ses bandes abrasives rouges et bleues, destinées à ralentir les pilotes sans les punir autant qu’avec un bac à graviers.
On constate un réel engouement pour le retour de la F1 jusqu’en 2022. Labellisée comme la « summer race », les responsables comprennent l’importance des réseaux sociaux et jouent sur ce point afin d’en faire un rendez-vous incontournable pour quiconque veut voir un « événement-monde » en France.
La Sunday Ride Classic, autre épopée majeure créée en 2009 se déroule également au Paul Ricard. S’imprégner de l’histoire du lieu est tout à fait essentiel, et c’est pourquoi voir évoluer des machines si prestigieuses sur une piste aussi importante pour les sports mécaniques français est exceptionnel. Alors ne manquez pas l’édition 2024 de la SRC les 18 et 19 mai prochain !
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Photo de couverture : Morgan Mathurin / SRC