Le Grand Prix d’Espagne à Jerez, et son clone, le Grand Prix d’Andalousie, ont été les premières épreuves où Brembo a proposé aux équipes MotoGP l’utilisation normale de ses nouveaux étriers dénommés GP4.
En fait, nous avions repéré cette nouvelle version des étriers radiaux 4 pistons Brembo l’année dernière lors des tests à Valence, et l’avions reportée dans notre rubrique “Spy Attitude”, mais cette fois, plus questions d’essais pré-saison: on utilise ou on n’utilise pas, suivant que l’on a acheté ou pas.
Ces étriers se distinguent de ceux utilisés jusqu’à la saison dernière grâce à de nouvelles ailettes sur leur partie extérieure. Une solution qui assure un meilleur et plus rapide refroidissement de l’étrier lui-même et, par conséquent, de l’ensemble du système de freinage.
En même temps, la quantité de liquide à l’intérieur du système de freinage a été réduite, ce qui permet une plus grande constance et une diminution de l’élasticité du levier.
Bien que Brembo équipe 100% des MotoGP, ces nouveaux étriers ne sont pas obligatoires, mais simplement proposés aux équipes avec, conjugué à diverses améliorations sur les autres composantes du freinage (disques et maîtres-cylindres), une alléchante hausse annoncée de 10% du couple de freinage…
Le prix ? Nous sommes là dans un domaine toujours un peu sensible, mais disons que cela n’a plus rien à voir avec le prix des étriers fabriqués en aluminium/lithium ! On tourne aujourd’hui dans une fourchette entre le double et le triple des étriers disponibles dans le commerce…
Qui a fait cet investissement somme toute modéré pour remplacer les deux types d’étriers utilisés jusque là, normaux ou renforcés (Heavy Duty), visibles ci-dessous ?
Les toujours splendides photos diffusées par Michelin nous permettent de voir que Ducati a équipé ses GP officielles de la sorte.
Idem chez Pramac pour Jack Miller, à l’inverse de Francesco Bagnaia qui utilise des Heavy Duty.
Chez Suzuki, Álex Rins et Joan Mir disposent tous les deux des GP4.
Chez Yamaha Factory et Honda Factory, où il y a pourtant de gros freineurs, on se sert d’étriers normaux, tout comme chez Petronas et Tech3.
Chez KTM Factory et Aprilia, on privilégie les Heavy Duty, tout comme Johann Zarco chez Avintia.
Mais la surprise vient du team satellite LCR, où Cal Crutchlow possède des GP4, contrairement à Takaaki Nakagami qui utilise les étriers normaux.
Le Britannique est très attaché à son freinage, et on se souvient qu’à l’époque Tech3, il s’était déclaré prêt à financer lui-même les nouveaux modèles de l’époque.
A-t-il fait de même chez LCR ?
Quoi qu’il en soit, seuls Andrea Dovizioso, Danilo Petrucci, Jack Miller, Álex Rins et Cal Crutchlow disposent à ce jour du nec plus ultra en matière de freinage. Les mauvaises langues diront que, pour le moment, ça ne semble pas beaucoup les avantager…
Plus sérieusement, nous verrons au fil des courses si la concurrence s’y met aussi.