Lors des essais MotoGP « hivernaux » à Jerez, on a constaté que Ducati expérimentait deux nouveaux procédés sur ses prototypes 2019. L’un était aérodynamique, l’autre mécanique (voir ici).
Les hommes de Borgo Panigale ont également utilisé 2 système optiques.
Le premier a déjà été aperçu à de nombreuses reprises. Il consiste en un boitier qui envoie un faisceau de lumière éclairer la piste. Un grand classique chez Ducati que l’utilisation de ces capteurs optiques multi-axes destinés à mesurer avec une extrême précision tout un tas de choses, à commencer par la distance au sol et les glissements latéraux, et donc la déformation du pneu lors des différentes charges qu’il subit, afin d’étalonner puis régler au mieux le Traction Control.
La GP 19 d’Alvaro Bautista (qui remplaçait Michele Pirro à Jerez) en était équipée en bout de bras oscillant (classique) mais cette fois également près de l’axe de ce dernier…
#MotoGP … What the hell is Dall’Igna inventing now!!! 😳😳… Have a look at the light 💡 that comes out of the UFO @19Bautista is testing now here in @circuitodejerez… pic.twitter.com/BHmfX2gsJG
— PecinoGP (@pecinogp) November 29, 2018
Fabriqué par la société allemande Corrsys-Datron (dorénavant groupe Kistler), voici ce qu’en dit leur brochure : » Le nouveau capteur optique CORREVIT® S-350 S-350 à 2 axes vitesse / angle de glissement a révolutionné la mesure de la vitesse du véhicule sur deux axes ainsi que la composante cruciale de l’angle de glissement latéral du véhicule.
Le nouveau CORREVIT® S-350, qui s’appuie sur la précision mondialement reconnue pour la mesure de la vitesse et de l’angle de glissement, offre des fonctionnalités supplémentaires, une plus grande précision et est plus petit que jamais. Le CORREVIT® S-350 a maintenant la capacité de mesurer l’angle de dérapage par rapport au centre de gravité du véhicule quelle que soit la position de montage sur le véhicule. Ceci est accompli en intégrant un gyroscope pour capter la vitesse angulaire en lacet. »
Bien plus mystérieuse encore est « la chose » aperçue subrepticement pour la première fois à l’intérieur du bras oscillant de la GP 19 de Michele Pirro à Valence !
Avouant notre ignorance, nous avons interrogé différents techniciens du paddock qui se sont prêtés avec gentillesse à une sorte de Reverse Engineering…
Il en résulte qu’il s’agit d’une plaque en aluminium évidée pour
laisser place à une glace alors que le bras oscillant en carbone a
été creusé derrière ce montage.
Bien qu’elle ne soit pas présente sur la photo, on a donc tout lieu
de croire qu’il s’agit de l’emplacement d’une caméra qui filme le
pneu ou d’un capteur optique, comme semble par ailleurs le
confirmer l’emplacement pour le fil électrique, voire les stickers
de prise de température.
Quant à savoir ce que Gigi Dall’Igna a dans la tête en faisant faire un tel montage, c’est tâche impossible pour nous, mais nous ne pouvons nous empêcher de constater qu’entre ces différents systèmes optiques et les accords passés avec la société italienne Mega Ride, on s’intéresse toujours beaucoup aux pneus à Bologne. Ce n’est certainement pas le fruit du hasard si les Ducati savent dorénavant allier avec brio puissance et préservation des pneus arrière !
Quant à savoir d’où viennent toutes ces pistes de recherche, nous n’en avons vraiment aucune idée…