L’ambiance a été chaude entre les protagonistes de ce Grand Prix d’Espagne de MotoGP et les températures quasi estivales n’y ont été pour rien. C’est bien au sens figuré qu’il faut prendre la conjoncture. Le niveau de la catégorie s’est resserré et on s’en félicite puisque le spectacle est présent à tous les étages. Maintenant, pour gagner une place, il faut jouer des coudes. Et même quand ça ne passe pas, l’explication continue dans le bac à graviers. Ainsi entre Jack Miller et Alvaro Bautista…
Nous sommes au sixième tour et Jack Miller ambitionne avec sa Honda de poursuivre sa belle série affichée depuis le début de la saison dans le top10. A Jerez, il peut même espérer dépasser son meilleur résultat sur piste sèche, soit faire mieux que la septième position acquise l’an passé sur le Sachsenring.
Cependant, le pilote du Marc VDS est connu dans le peloton pour freiner plus que tard et pour ne jamais laisser sa part aux chiens. Une considération que le peloton lui rend bien lorsque le moment est venu d’en découdre. Lors de ce Grand Prix d’Espagne, personne n’a donc fait de cadeau à l’Australien… « D’abord Petrucci m’a dépassé de façon bizarre, mais il a réussi plus ou moins à rester devant moi » raconte l’équipier de Rabat. « Puis Bautista est arrivé. Il a essayé la même manœuvre dans le premier virage. J’ai compris qu’un de nous deux n’en sortirait pas. Il a perdu l’avant et il m’a poussé dehors ».
Un fait de course. Mais c’est ensuite que les choses se sont gâtées : Miller a poussé Bautista qui s’est retrouvé à nouveau les quatre fers en l’air dans les graviers. Un défi physique qui a eu le don d’agacer la direction de course qui a convoqué Miller pour lui infliger 1 000 euros d’amende.
Sur cette sanction, l’officiel Honda depuis trois ans qui doit renégocier son contrat commente : « oui, je l’ai poussé, et c’est un geste à ne pas faire après un tel incident. C’était de la frustration. Lors des premiers tours, je m’étais fait bousculer au moins quatre fois par des pilotes qui ne freinaient pas comme il faut mais qui venaient s’appuyer sur moi. C’était la fois de trop. J’étais avec Dovizioso qui a fini cinquième ».
Le pilote espérait donc un bon résultat. « La direction de course a vu les faits et ils ont aussi vu ce qui s’était passé avant sur la piste. Ils ont compris mon point de vue mais ils ont précisé que l’on ne peut pas pousser comme ça un autre pilote par terre. Et je ne peux pas leur donner tort ». Une amende honorable qui n’évitera pas l’amende de 1 000 euros.