Jack Miller, qui par ailleurs a fourni une explication de la chute de Fabio Quartararo réfutée par l’entourage du pilote français, a vu ses chances de bien figurer lors du Grand Prix de Grande-Bretagne réduites à néant.
La raison en est que son système d’aide au démarrage (holeshot device), qui consiste à bloquer la suspension arrière de sa Ducati en position basse pour abaisser son centre de gravité, est resté bloqué et ne s’est pas dés-enclencher au premier freinage comme il est censé le faire.
Le pilote Australien s’est donc retrouvé avec une moto inconduisible dans les premiers virages et a terminé la course à une néanmoins honorable 8e position.
Jack Miller : « Mon départ a été bon, mais je n’ai pas réussi à remonter mon dispositif de holeshot. J’ai alors passé le premier, le deuxième et le troisième virage comme un hélicoptère. J’ai essayé de faire de mon mieux pour le débloquer et les gens me contournaient à gauche, à droite et au centre. Ce n’était pas l’idéal, mais de toute façon, j’ai souffert avec l’adhérence du début à la fin. Généralement, dans des endroits comme celui-ci, je ne l’utilise pas. Je pensais que nous avions assez de transferts de charge avec les réglages, mais j’avais un doute. Ça dépend (du circuit). À Phillip Island, on ne peut pas l’utiliser. Si ici nous étions parti d’un peu plus loin (par rapport au premier freinage), nous pourrions l’utiliser. Dovi n’a pas eu de problème de transfert de charge. Comme j’étais très près du virage, j’avais à peine besoin de freiner. J’ai essayé de freiner un peu plus. En étant à l’avant du groupe, tu ne veux pas trop attraper (les freins). Tu as une vingtaine de motos derrière toi. Ce n’était pas mon meilleur départ, c’est sûr. C’était assez effrayant de se diriger vers le troisième virage avec un chopper d’Orange County à 300 km/h en essayant de le faire transférer, en attrapant fortement les freins tout le temps. J’ai dû faire un petit « stoppie » loin de la trajectoire idéale pour essayer de le débloquer. J’ai finalement réussi à le faire remonter. Mais c’était une sacrée chose ».
L’explication fournie par le pilote australien est intéressante. Selon lui, vu la position de la première ligne par rapport au premier freinage, sa Ducati ne possédait pas assez d’énergie cinétique pour induire un transfert de charge suffisant à débloquer le holeshot device, et ce d’autant que le premier virage ne nécessite pas de freinage important.
Andrea Dovizioso, qui s’élançait de la 3e ligne, soit une bonne dizaine de mètres derrière, n’a pas connu ce problème.
Plus qu’un souci technique, il s’agirait donc pour les hommes de Ducati de prendre en compte la distance séparant la position de départ du premier freinage, et la vigueur de ce dernier.
À ce jour, et contrairement en motocross ou chez Aprilia (voir ici) où le holeshot device est d’une simplicité désarmante (un simple crochet que l’on enclenche après avoir comprimé la suspension avant), le système utilisé par Ducati sur sa suspension arrière a conservé ses secrets.
On sait seulement qu’il s’enclenche grâce à une manette rotative au guidon et, après les explications de Jack Miller, qu’il est censé se dés-enclencher automatiquement au premier freinage.
Selon le pilote australien, c’est la première fois que ce genre de désagrément se produit.
Classement Grand Prix de Grande-Bretagne MotoGP :
Crédit classements et photo : MotoGP.com