La question provoque et elle est plus que prématurée, mais elle se pose dans une saison où chaque point vaut son pesant d’or. A cinq Grands Prix du terme, deux leaders se disputent la couronne sous la menace d’un troisième à seulement seize longueurs. Marc Márquez et Andrea Dovizioso ont le même nombre de points et ont tous les deux remporté quatre Grands Prix. Qui fera la différence ? Peut-être un autre. Márquez peut compter sur trois autres Honda et Dovizioso sur cinq Ducati. Enfin, en théorie…
La tension monte au championnat et elle n’aura de cesse d’aller crescendo au fur à mesure que l’on approchera du dénouement. La question des consignes d’écurie est de plus en plus prégnante et le fait que l’on ait apostrophé un Danilo Petrucci sur le sujet à l’arrivée de Misano est un signe qui ne trompe pas.
Le pilote Pramac est équipé d’une GP17 et il a su en faire un meilleur usage que le pilote officiel Dovizioso lors de ce Grand Prix de San Marin. Il a en effet mené la course pendant un bon moment avant de baisser pavillon dans le dernier tour face à un Márquez qu’il a suivi de près jusqu’au drapeau à damiers.
Un dénouement qui n’a pas laissé de marge de manœuvre pour un changement de position entre la Ducati satellite et l’officielle. Reste le bilan : Petrucci a pris des points précieux à DesmoDovi. Alors ? Petrux commente : « je voulais gagner cette course, je n’ai aucun regret. J’ai pensé à aider Andrea bien sûr. Mais je pensais qu’il était plus près. Mais qu’importe, Andrea est capable de se battre pour le titre sans avoir besoin de mon aide. Ceci étant dit, je serais heureux de pouvoir l’aider lors des prochaines courses ».
On le sent tiraillé et comme le sujet restait en suspens, il a précisé : « je ne crois que ce serait bon pour l’image du championnat que de voir un pilote céder sa place dans le dernier virage. On se bat tous pour quelque chose ici. Et bien sûr que je veux aider Dovi ».
Sportivement, l’argument se tient en toute logique. Politiquement, c’est à voir dans une usine Ducati où l’on a déjà ostensiblement appuyé son hommage à la politique d’écurie en vigueur chez Ferrari en Formule 1. Et qui est impitoyable. Nul doute qu’on aura l’occasion d’en reparler et on se souviendra, au passage, du sentiment d’un Loris Reggiani exposé ICI…