Le Sachsenring aura été une morne plaine pour des troupes Yamaha défaites en rase campagne par celles d’un blason ailé mené à la hussarde par Marc Márquez. Rarement on a vu la M1 souffrir à ce point de la concurrence et des éléments. Jorge Lorenzo avait capitulé d’entrée, Pol Espargaró y a connu son premier abandon de l’année. Quant à Valentino Rossi, il s’est battu comme un beau diable pour renverser la situation. En vain.
Une huitième place pour le Doctor et une treizième pour Bradley Smith. Sans oublier la dernière unité raflée par un Lorenzo égaré depuis trois Grands Prix d’où il n’a ramené que sept points. On n’en menait donc pas large sous l’auvent frappé des trois diapasons. Le nonuple titré partait pourtant d’une première ligne conquise au métier et à la pugnacité, les mêmes valeurs qui lui ont permis de jouer les premiers rôles en entame de course. Mais tout s’est effondré au moment de changer de machine.
Un exercice périlleux qui a rarement réussi à l’homme de Tavullia. Il explique d’ailleurs pourquoi sur GPOne : « à chaque fois que ça arrive, je suis premier ou second. Dans ces conditions, il est plus facile de prendre des paris lorsque vous êtes plus loin au classement. Lorsque vous être devant, c’est plus compliqué ». Et il est vrai que ses compagnons Dovizioso, Crutchlow ou encore Barberá regretteront ensuite de ne pas avoir anticipé comme Márquez qui devait se refaire après une entame compliquée due à un pneu avant qui ne lui convenait pas.
Ceci dit, Vale ne se focalise pas trop là-dessus. Car le mal était plus profond : « j’étais trop lent avec les pneus intermédiaires. C’est vrai que j’aurais pu rentrer deux ou trois tours plus tôt. Mais ça n’aurait pas changé grand-chose. Je me suis arrêté en même temps que Dovizioso et Crutchlow qui ont fini sur le podium. Quant à moi, avec ma seconde moto, je n’avais aucune confiance. Ils m’ont mis dix secondes en un tour ».
La faute aux intermédiaires ? Là aussi, ce n’est pas l’essentiel : « ce choix a été fait avec toute l’équipe car le vendredi j’avais été incapable de faire monter le pneu slick avant en température. Alors on s’est décidé pour les intermédiaires. Je ne sais pas si ce choix a été mauvais car je pense qu’avec le slick, ça aurait été pire. Je n’aurais pas gagné grand-chose ». Au bilan, l’officiel Yamaha termine : « je me sentais bien avec les pneus que j’avais donc je ne me suis pas arrêté, et si je l’avais fait plus tôt j’aurais peut-être fini sixième plutôt que huitième ».
Ce qui n’aurait pas changé le sort de la course ou sa position au championnat maintenant délicate avec un retard de 59 points sur le leader Márquez. « Je n’ai pas repris la course de manière suffisamment rapide. La M1 est vraiment difficile à piloter dans ces conditions. Ce n’est pas normal de prendre ainsi 10 secondes. C’est quelque chose sur lequel il faut qu’on travaille ».
Pour se changer les idées, Valentino Rossi ira se familiariser avec le tracé d’un inédit Grand Prix d’Autriche programmé pour la rentrée dès mardi. Et il en a besoin : « la saison prend une tournure compliquée depuis le Mugello. J’aurais pu prendre là-bas 20 ou 25 points et les choses seraient alors bien différentes. J’aurais peut-être aussi dû moins prendre de risques à Assen. Mais bon, c’est comme ça ».
Le coup porté a été rude. Il reste encore une demi-saison à accomplir.