Après avoir traité de la saison 2002 de Valentino Rossi , considérée à juste titre comme l’une des plus grandes de l’histoire de notre sport, intéressons-nous à l’édition 2003, où il réussit l’impossible : faire mieux.
Cependant, la dernière saison de ‘Vale’ chez Honda fut loin d’être aisée. Max Biaggi, sur Honda également, semblait plus motivé que jamais à détrôner le roi, tandis que Sete Gibernau bénéficiait lui aussi d’un très bon package, la RC211V. Si Suzuki fait moins peur après la débandade de 2002, un nouveau constructeur fait son apparition : Ducati.
Les rouges arrivent avec la ferme intention de se montrer rapide, dès le début. Pour ceci, ils engagent deux pilotes de choix. Loris Capirossi d’une part, et Troy Bayliss de l’autre, l’un des meilleurs pilotes Superbike à ce moment là.
Comme la tradition le veut, c’est Suzuka qui accueille la première manche du championnat. Immédiatement, Rossi prend les commandes en inscrivant une nette pole position. Parti depuis la tête, il vient remporter ce grand prix avec le meilleur tour en course en prime. Mais difficile de savourer.
Daijiro Kato, pilote Honda vient en effet de perdre la vie après une terrible chute. Cette journée, qui reste dans les mémoires comme l’une des plus sombres de l’histoire des Grands Prix, est terrible. Impossible de penser au classement et au championnat. Cette perte tragique marque la dernière apparition du circuit mythique au calendrier.
Après cinq courses, trois hommes se détachent. Rossi, qui entre temps, triompha à Jerez et au Mugello, Gibernau, avec deux victoires en Afrique du Sud et en France, puis « Le Romain » Biaggi, qui resta très régulier, bien que sans victoire au compteur.
Valentino Rossi est exemplaire en terme de régularité. Il faut se rendre compte : il n’est jamais descendu du podium de la saison. 16 fois en 16 manches. Impossible de lutter avec tant de vitesse pure, tant de constance de la part d’un pilote sur une machine aussi performante.
En Catalogne, Loris Capirossi crée la surprise en remportant la course devant le leader du championnat, et de fait, inscrit la première victoire de Ducati Corse en catégorie reine. En comptabilisant ce succès, Loris aura inscrit six podiums cette année, contre trois pour le « Baylisstic ».
Le numéro 46 domine outrageusement, et gagne toujours à la fin : ça en devient écœurant pour les adversaires. En bataille rapprochée ? Il sait faire, et à su s’imposer sur la ligne à Brno, face à un Sete Gibernau en feu ce jour là. Partir tout seul et gagner ? Ce n’est pas un problème : à Philip Island, l’italien est tranquillement installé en tête après s’être élancé de la première place. Après un début de course mouvementé, il effectue un dépassement sous drapeaux jaunes à la suite d’une chute de Bayliss, et écope de dix secondes de pénalité.
Le box Repsol lui informe de l’affaire, et Rossi se met à enchaîner les tours rapides, dans le but de gagner avec plus de dix secondes d’avance, ce qu’il parvient à réaliser ! Il remporte ici l’une de ses plus belles courses en carrière, devant un « Capirex » lui même esseulé.
L’addition fait mal à la fin de la saison. 357 points en 16 manches, soit une moyenne de 22,31 points par course, pour neufs pole, neufs victoires et douze meilleurs tours en course (!). Avant de relever le défi Yamaha, Valentino Rossi nous livra une prestation quasi parfaite. Bien sûr, cette saison ne fut pas la plus spectaculaire à regarder, mais force est de reconnaître cet exploit qui le fit, d’ores et déjà, rentrer dans le cercle des plus grands de tous les temps.