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Voici la suite du récit de la victoire de Valentin Debise à Daytona. La première partie se trouve ici.


Valentin Debise : « Dès le matin, j’essaye des pneus et le grip général s’améliore. Ce circuit est très peu utilisé, et ça rend le grip faible. Donc, plus il y a de motos qui roulent, plus le grip est bon. A la fin du week-end, les temps au tour seront meilleurs. Je me sens bien, je commence à comprendre comment utiliser ces pneus spéciaux Daytona pour générer du grip. J’appréhende mieux la piste, les trajectoires un peu spéciales qu’il faut adopter, etc. Mon chrono est bon, je roule en 1.50.3 ce qui m’aurait mis en P1 aux Qualifications de Daytona 200 cette année, et ça, avec un pneu de course…  Les gars de Dunlop sont contents. Michael Barnes qui a gagné cette année les 200 miles, moins ! Son meilleur chrono est en 1.50.9 en me poursuivant.

Cette course sert de préparation pour les teams et pilotes qui voudraient participer au 200miles. La course est de 40 tours (142 miles), il faudra donc s’arrêter au stand pour changer le pneu arrière et faire un ravitaillement d’essence. Vu que je suis classé « Pro » en Amérique, je n’avais d’autres choix que de partir dernier dans la deuxième vague des départs. Trois heures avant la course, la pluie commence à tomber de façon « Floridienne »… Le circuit est inondé en quelques minutes !

Les courses Pro comme les 200 miles ne roulent pas quand la piste est mouillée, mais cette course, pour des raisons que j’ignore, si. Mon équipe m’interdit de rouler si la piste est mouillée, ou pas assez sèche pour rouler en slick en sécurité. Je fais mon tour de chauffe, je repère quelques trous où l’eau stagne, et constate qu’au bout de quelques tours, la piste sera complètement praticable. Je me place donc dernier sur ma 12ème ligne qui n’est pas tracée sur le sol, une nouvelle fois pour des raisons que j’ignore.

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Le départ Daytona est un peu spécial parce qu’on ne part pas de la piste, mais des stands ! On a de la chance que la voie des stands soit plus grande que nos autoroutes françaises… Il y a donc la première vague de pilotes qui s’élance. Je regarde le type avec son drapeau vert, il regarde les autres motos partir, et d’un coup il agite le drapeau. Merde, il faut partir, c’est le départ ! Après le premier tour, j’ai déjà doublé la deuxième vague de pilotes, je remonte assez vite sur la première et les double un par un. Je me retrouve deuxième de la course. Le premier, c’est une 1000cc. Je ne m’occupe pas de lui parce que je sais qu’il devra faire deux arrêts au stand, contre un pour moi (les 1000cc consomment plus d’essence que les 600cc). Le troisième, qui lui est en 600cc comme moi, me colle aux basques. Il est moins vite que moi, mais avec les aspirations, il arrive à me tenir facilement. J’en garde un peu sous le coude et attend le bon moment pour rouler plus vite. J’attends de rattraper un groupe d’attardés pour pouvoir passer les virages vites, et me servir de leurs aspirations dans le banking, ce qui me permettra de creuser un petit écart, assez pour qu’il perde mon aspiration. Je trouve le bon moment au bout de 6 tours. Je mets mon plan en action et ça marche. Le reste de la course, j’ai essayé de pousser mes limites pour prendre de l’expérience en vue des 200 miles de l’an prochain. Voir les points où il faudra que je me concentre d’avantage, comprendre là ou il faut pousser, continuer d’apprendre comment doubler dans le banking, etc. Tout marche à la perfection. Mon arrêt au stand se passe tellement vite que j’ai à peine eu le temps de boire de l’eau. Mon équipe ne s’était pas vraiment entrainée. Ils m’ont dit qu’ils avaient du talent quand je leur ai posé la question de savoir comment ils avaient fait pour être aussi rapides ! Surement… En tout cas, ils sont bons ! Je passe la ligne d’arrivé avec 42 secondes d’avance sur le deuxième, et 1 minute d’avance sur le troisième !

Petit passage obligé sur la « Victory Lane » après la course pour la remise des coupes (j’ai gagné au général et la course des 600cc). C’était une bonne expérience et un rêve de plus qui se réalise que d’avoir eu la chance de rouler sur ce circuit.

Merci à mon équipe qui a rendu cela possible.

The frenchman

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