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Carlos Checa

Les plus sages d’entre vous n’ont certainement pas oublié le fameux numéro 7 de Carlos Checa en Grands Prix, mais aussi et surtout en Superbike. Assurément, et malgré un titre de champion du monde, « El Toro » reste assez sous-côté. Voici son histoire.

Carlos est né en 1972 à Barcelone, en Catalogne. Il fait partie de cette génération d’Espagnols très talentueux qui jonchaient les grilles du mondial dans les années 1990. Comme c’est souvent le cas, il débute en 1993 lors d’une wildcard en 125cc sur le circuit de Catalunya, non loin de sa ville natale.

Sur Honda, il progresse et signe rapidement en 250cc avec Givi Racing. En 1995, l’opportunité d’une vie se présente. Son compatriote Alberto Puig se blesse lourdement en France, lui qui était signé chez Pons tout comme Carlos Checa en quart de litre. Sans sourciller, l’équipe lui fait prendre le guidon de la Honda NSR500. Et contre toute attente, « El Toro » est rapide, très rapide. Jusqu’ici, son ascension est fantastique : en seulement deux ans, le voilà déjà au plus haut niveau.

 

Carlos Checa

Checa au Sachsenring en 1997. Photo : Dieter Gerhard

 


Conforté par ses top 10 réguliers en fin de saison, Pons l’engage à plein temps en 1996. Sa campagne commence sur les chapeaux de roues, avec un podium en Malaisie. Alors qu’il réalise une saison correcte, il se transcende chez lui, à Catalunya, et remporte sa première victoire en carrière près de sept secondes devant Mick Doohan ! Malgré sa progression fulgurante, on note tout de même une sensibilité accrue aux blessures.

Toujours chez Honda Pons, Checa est un outsider à considérer lors des saisons 1997 et 1998. En plein dans l’ère Doohan, il vient souvent titiller l’Australien, et même, s’imposer de nouveau sur son sol à Jarama en 1998. Cet exercice débute de manière tonitruante, et Carlos Checa n’est pas si loin de la tête du championnat. Mais une terrible chute à Donington met en péril sa carrière, et même, sa vie. S’il ne semble pas touché immédiatement après l’impact, sa vue se dégrade rapidement comme son état. Admis en soins intensifs, il ne passe pas loin du décès. Miraculeusement, il revient, et même, presque aussi fort qu’avant. Il figure 4e du général malgré trois courses manquées, ce qui relève de l’exploit.

Les équipes officielles sont intéressées par son profil, et connaissent sa capacité à bouleverser la hiérarchie. Dès lors, il signe chez Yamaha pour la saison 1999. Certes, il est fort, mais a une fâcheuse tendance à chuter en tête, et plus globalement à ne pas finir les courses. C’est particulièrement frustrant car il est souvent près de la victoire et pourrait réellement jouer quelque chose au championnat. Aux côtés de Max Biaggi, il souffre considérablement face au réalisme de celui-ci. Checa n’arrive simplement pas à gagner. De 1999 à 2002, il est 12 fois sur le podium sans jamais s’imposer, et même quand il est en pole, cela ne suffit pas. C’est d’autant plus démoralisant car en 1999 et même en 2000, il y avait de la place une fois l’hégémonie Honda Repsol essoufflée.

Le début de l’ère MotoGP est plus difficile. Un peu en perte de vitesse après ce « rendez-vous manqué », il se maintient dans des bonnes places chez Fortuna Yamaha puis au sein de l’équipe officielle Ducati. Sur une Desmosedici GP5 capricieuse, il accroche tout de même la 9e place du championnat avec deux podiums, ce qui est loin d’être ridicule. Après deux saisons compliquées chez Tech3 et LCR Honda, Checa décide de changer de chapitre : bienvenue en Superbike.

Pour les saisons 2008 et 2009, il arrive à se dégoter un petit guidon Honda Ten Kate, assez prestigieux s’il en est. Le paddock WSBK ne tarde pas à découvrir un pur talent, qui sait s’acclimater au nouveau format. Dans une ère très compétitive marquée par les Haga, Bayliss et autres Corser, il arrive à se faire une place et remporte déjà ses premières courses. D’ailleurs, en 2008, il triomphe également lors des prestigieuses 8 Heures de Suzuka aux côtés de Ryuichi Kiyonari pour le compte de la marque ailée. À 36 ans, il est reparti pour un tour.

 

Checa à Suzuka en 2003, sur Yamaha Fortuna « Spains n°1 ». Photo : Rikita

 


Pourtant, l’année 2009 est difficile. Carlos Checa n’est plus aussi incisif, ce qui résulte en son départ de la formation néerlandaise. Althea Racing et ses marquantes Ducati 1098R n’en demande pas tant. Sur les Italiennes, il entame une cure de jouvence et retrouve de la performance dès le début de saison 2010. En 2011, c’est la consécration.

Malgré son âge avancé, Checa écrase la concurrence et s’impose à 13 reprises pour s’offrir son premier titre de champion du monde en carrière, un honneur bien mérité pour un aussi grand pilote . Nul doute que les spectateurs présents à Magny-Cours en ce jour s’en rappellent encore. Toujours rapide en 2012, il commence à régresser mais cela ne l’empêche pas de signer avec l’équipe officielle Ducati pour 2013, sur les nouvelles 1199 Panigale R. Malheureusement, les blessures eurent raison de sa saison. Puis, le passionné d’escalade raccrocha les gants à tout de même 41 ans. Depuis, on l’aperçut du côté de l’Arabie Saoudite pour le Dakar lors de ces dernières éditions.

Sa carrière longue de vingt ans n’a peut-être pas reçue les lauriers qu’elle méritait. Mais en attendant, personne n’a oublié « El Toro », et la marque qu’il laissa en Grands Prix comme en Superbike est considérable.

Quels souvenirs gardez-vous de Carlos Checa ? Dites-le nous en commentaires !

 

Sa 1198 de 2011, assurément l’une des plus belles machines de course au XXIe siècle. Photo : Desmodromico

Photo de couverture : Box Repsol

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